Après trois ans d'absence sur la distance, le marathon me manquait! Alors, rien de mieux que le marathon de Barcelone pour renouer avec la distance.
Pourquoi Barcelone?
Voici, queques bonnes raisons de vous motiver à courir le marathon de Barcelone
Un des plus grands marathons d'Europe: plus de 20 000 participants! Et donc, une densité de coureurs assurée.
Un parcours extraordinaire : ses 42,195 Km passent par tous les lieux emblématiques de la ville
Un climat doux garanti : le printemps avant l'heure
Une organisation au top avant, pendant et après l'évenement
Des attractions pour tous avec la Breakfast Run (une course gratuite de 4km)
Une foire Expo immense avec de nouvelles marques à découvrir
Un prix d'inscription abordable (pasta party gratuite!)
Une ambiance de folie digne du Tour de France; les Espagnols sont tout simplement incroyables et toujours au rendez-vous à chaque kilomètre!
Vous l'avez donc compris, courir à Barcelone est une grande fête dans la ville!
Après avoir fait les marathons de Madrid puis de Séville, je me devais de faire celui de Barcelone. D'autant plus qu'il n'est pas loin, à peine à 4h de route depuis Toulouse. Faire un marathon en Espagne est une valeur sûre. Alors, même si après les semi-marathons des Bahamas et de Miami cet hiver cela faisait trop juste (moins de 6 semaines) pour réaliser une préparation marathon comme il s'entend, je me suis malgré tout inscrite pour Barcelone. Car l'idée était de revenir sur la distance et de se faire plaisir. Bref, un marathon en dilletente comme on l'apellera avec mon binôme du moment, Alex.
Autrement dit, pas de prépa marathon juste quelques belles séances le week-end avec Alex qui prépare le marathon de Paris. Son allure marathon (4'10) et largement supérieure à la mienne (4'30) alors ce n'est pas l'idéal pour me préparer et faire du spécifique. Mais on se régale tellement que c'est un plaisir de courir ensemble. De toute manière ce marathon n'est pas un objectif. Alors on fait comme on peut et on enchaîne les séances au club d'athlétisme (le C.A.Balma) et celle du week-end le long du Canal du Midi. Je pars donc sans prétention et sans trop de repères, avec un seul mot d'ordre en tête : PLAISIR.
Avant-veille: en route pour Barcelone
Vendredi après-midi, c'est enfin le week-end! La semaine au travail a été si intense que je n'ai pas vraiment eu l'occasion de penser au Marathon ni de bien préparer mes affaires. Alors pour être sûre de ne rien oublier j'embarque toute la garde-robe et de quoi cuisiner dans l'appart hôtel! Mon binôme a fait la même chose, résultat la voiture est bien remplie! Heureusement qu'on a pas pris la Mini! Le GPS en route, c'est parti! Le trajet est très simple et rapide. Nous longeons la Ronda litoral et rien que de voir les palmiers, ça donne un air de vacances et un coup de boost au moral!
Nous arrivons donc en début de soirée à Barcelone. On appelle les amis du club déjà sur place et surprise: nous sommes tous logés dans la même rue, à 5min du départ. Comme l'ambiance n'est pas à la compétition, on déroge aux rituels avec un passage dans un bar à tapas puis direction le resto. Il faut dire que les amis sont de grands habitués. Pour Gilbert cela fait plus de dix ans qu'il le court dans le cadre de se préparation pour le marathon de Paris, alors il a ses habitudes. Je suis donc le mouvement et on passe de superbes moments entre amis!
Veille de course : direction la Fira de Barcelona. Recinto Montjuïc (pabellón 8)
Mon partenaire de course pour ce week-end, Alex, est aux anges pour sa première fois à Barcelona!
Grasse matinée le samedi matin pour récupérer ce cette semaine épuisante et du voyage en voiture. Certains vont faire leur footing, d'autres visiter la ville. Pour nous ce sera direction la Foire Expo pour aller retirer le dossard et repérer le départ.
Nous y allons à pied. Nous nous redoncs compte que notre hôtel est idéalement placé. Nous sommes à deux pas du départ, c''est très pratique! Il y a déjà beaucoup de monde sur la place d'Espanya. Les deux tours sont impressionnantes.
Pénétrer dans la foire Expo c'est déjà se mettre dans l'ambiance et sentir cette effervescence du marathon. Le village Marathon est immense mais étonnament calme en comparaison de celui de Rome ou Paris par exemple. C'est agréable de déambuler dans les stands. Il est parfaitement organisé pour aller tout d'abord récupérer le dossard et ensuite se promener dans les grandes allées des marques. Donc, priorité numéro 1: le dossard. J'ai le numéro 1223.
La zone du retrait des dossards est bien structurée de façon à ne pas trop faire la queue puis aller récupérer le pack de course (T-Shirt Asics) puis immortaliser ce moment sous les banderoles du marathon ou au photomato. On se prête volontiers au jeu!
Petite balade pour découvrir les stands.
Avant de quitter la Foire Expo, nous allons repérer le départ et mon SAS: dossard jaune = sas jaune.
Le départ est au pied du Musée national d'art de Catalogne sur le Parc du Montjuïc
A midi, nous retrouvons les amis pour un nouveau resto! Puis direction la sieste pendant que d'autres vont se promener sur les Ramblas ou aller se baigner près du Port Olympique (Si si, Alex s'est baigné!). En début de soirée, c'est le footing et quelques lignes. Le repas de la veille devait se faire dans l'appart hôtel avec nos pâtes maison mais finalement ce sera direction le restaurant à nouveau! Décidément, nous aurons plus mangé que couru ce week-end! Mais c'est toujours aussi sympa de se retrouver entre amis le soir. Ca permet de sortir de sa bulle et de déstresser. D'autant que le grand sage "Gilbert" est une mine infaillible d'histoires et d'expériences! Un plaisir de l'écouter!
Jour J : la course.
Le départ est à 8h30, soit réveil à 5h30. La nuit est courte. Mais le plus important c'est l'avant-veille ou j'ai fait le plein de sommeil, alors tant pis pour cette nuit. Le réveil pique un peu. Il fait bien frais dehors. Pas grand monde, à part quelques badauds qui rentrent de soirée. Un bon thé, bien chaud, pour se réveiller, c'est parfait! Je n'ai pas réussi à préparer mon gâteau sport la veille (la faute au fichu four, compliqué à faire fonctionné). Bon, de toute manière, mes séances d'entraînement je les fait toujours à jeun et aujourd'hui c'est comme les autres jours, comme les dimanche matins sur le Canal. Alors, on fera sans p'tit déj'. Comme ça je suis sûre de ne pas avoir mal au ventre en course;)
L'histoire du p'tit déj étant réglée, je prépare tranquillement mes affaires (il faut bien s'occuper pendant 3h). Je sors prendre la température. Il prévu grand beau, avec soleil, et dans les 18°. Je décide donc de mettre mon t-shirt nike ultra léger. Ce sera le bon choix!
Petit échauffement autour du parc de l'hôtel, quelques lignes et c'est déjà l'heure de rejoindre le départ. Et surprise, je tombe nez-à-nez avec les copains et copines! Je suis super contente de les retrouver, ça fait du bien de voir des têtes connues. Il commence à y avoir du beaucoup de monde. Je vais donc rapidement dans mon sas. Il n'est pas très rempli (pas comme à Paris); on peut même continuer à trotter dedans, c'est parfait!
L'hymne "Els Segadors" de la Catalogne retenti. Puis, c'est déjà le décompte. Les cotillons multicolores tombent du ciel. On piétinne un peu avant de s'élance; je mets 45 secondes avant de franchr la ligne dé départ, puis on s'est parti direction le Camp Nou du FC Barcelona.
On démarre déjà par un léger faux plat. j'ai bien en tête le parcours et je sais que la première partie (les 25km) est plutôt bosselée et qu'ensuite c'est tout plat avec juste une côte autour du 37ème km, puis une longue montée en faux-plat sur les 2 derniers km. Bref, pas aussi roulant que Séville, Amsterdam ni Paris mais intéressant pour casser la monotonie de course et avoir quelques relances. De toute manière, on est là pour s'essayer et prendre du plaisir! Alors, je suis relâchée et je laisse tourner les jambes tout en gérant le cardio. Difficile de s'en tenir aux 4'30/km. Comme dans tous les grands marathons, on a tendance à s'emballer. Mais là j'ai l'impression de ne pas forcer. On dirait que c'est un bon jour. Et l'ambiance, avec le public déjà présent sur le bas côté nous porte. Et encore c'est le petit matin, qu'est-ce que ça va être pour la fin de course?
On arrive déjà vers le Camp Nou. Je me dis qu'un jour ce serait bien d'assister à un match FC Bcna vs Real Madrid. Oui, je me parle beaucoup en course, surtout que pour ce marathon, je ne suis pas du tout concentrée. Je n'arrête pas de regarder autour de moi; de chercher des amis sur le bas côté ou de discuter avec des espagnols.
Les kilomètres défilent à tout allure, c'est super agréable. Le parcours est tout simplement magnifique. Après la longue Avenida Diagonal de 2km pour remonter jusqu'à la promenade Gracia qui abrite la casa Battlo et la Pedrera, c'est direction la Sagrada Familia et la ligne du semi-marathon où Alex m'attend.
Pour aller chercher le semi, il faut monter toute une avenue longue de 2km puis la redescendre, 2km. C'est l'occasion de croiser les coureurs de devant et d'encourager ceux qu'on a le temps de reconnaître. Déjà le semi, et je suis toujours aussi rapide (entre 4'15 et 4'20 mais je mesure l'effort dans les montées pour retrouver du 4'30). Alex est là, bien au rendez-vous! Il repère aussitôt que je suis trop rapide ... Mais je me sens bien à cette allure et je ne veux pas me fausser le rythme. Alex est à fond, il est dans l'ambiance espagnole. Il a récupéré le dossard d'une collègue du club pour pouvoir faire sa sortie longue sur le parcours du marathon et courir le deuxième semi avec moi.
Nous nous dirigeons vers le Pont de Calatrava puis el Fòrum: ça grimpe encore! On maintient le rythme. Alex gère les ravitos, mais je ne prends que de l'eau, ce qui a le don de l'agacer. Nous avançons désormais vers le Front Marítim et le kilomètre 30 : un long aller-retour le long des voies de tramway jusqu'à la tour Mapfre. Tout va bien, je suis encore dans les chronos. Alex est super content pour moi, il sent que je peux faire un joli temps (on s'était dit que 3h10 ce serait bien pour une reprise). Il me force à prendre un gel. Je l'écoute car je suis partie vraiment vite et je sens que je vais le payer à un moment ou à un autre. Et je commence à regretter le manque de petit-déjeuner. Il fait chaud. Heureusement le vent est frais, ça va du bien.
On file vers la mer. Et alors que ça roule, ça descend plutôt bien je commence à être envahie de doutes et d'idées négatives. Je suis trop bien, je vais trop vite, je vais le payer. Alors, à partir du 35ème je commence à être obsédée par le moment de défaillance: les crampes? le mur? Je n'ai jamais connu ça; je n'en connais même pas les symptômes alors je me dis qu'il est plus prudent de alentir. je me recale prudemment sur les 4'30 - 4'35. Une petit douleur à la cuisse gauche au 37ème m'alerte. Alors je ralentis encore en 4'40 puis je maintiens l'allure. Gilbert surgis pour la 4ème fois sur le parcours! C'est incroyable comme ça me booste. Je le remercie énormément. Je regrette qu'il ne poursuive pas plus avec nous. En plus, la vue est magique: la mer, les palmiers ...
La fin approche, et je m'endors. On rentre dans le Parc de la Citadelle, direction Place Catalunya. Alex a beau me hurler dessus, me parler pour me secouer, je n'y crois plus. Je fais mes calculs dans ma tête et je comprends rapidement que je ne tiens plus les 3h10. Alors, je décide de finir doucement comme je peux. Même si ma foulée est bien, ma posture aussi, je subis la fin et je profite beaucoup moins. C'est vraiment dommage car l'ambiance est survoltée: autant les bénévoles que le public encouragent. Alors, je m'arrose d'eau fraîche pour me réveiller mais ce n'est pas une bonne diée: j'ai le t-shirt et les chuassures trempées, pas malin du tout!
Enfin, la place Colón! C'est appréciable de courir dans une ville que l'on connaît. Le 40km est annoncé. Et au lieu de penser à la libération de la fin de course, je pense à ce 2 derniers kilomètres en montée pour passer sous l'Arco de Triunfo et se diriger vers la place d'Espanya. mais là aussi, j'ai repéré qu'il y a encore quelques centaines de mètre après l'arche alors je dérouleles jambes et j'oublie d'accélérer et sprinter alors que je me fais doubler par une féminine et qu'il y en a deux autres juste devant moi. Allez, on termine doucement en 4'50 le 41km et presque 5' le dernier kilo ... 3h12'35 à l'arrivée.
Je termine bien: pas de douleurs particulières, pas fatiguée cardiaquement ... Je me suis juste endormie en pleine course, sûrement pas manque de sucres;) On file à la médaille et surtout retrouver les autres et savourer ce moment tous ensemble.
L' aprés course
Il fait super beau à Barcelone, nous décidons d'aller manger en terrasse sur la Marina et de se faire plaisir. L'apétit n'est pas là. Bizarrement je n'arrive pas à m'alimenter beaucoup après la course ni les jours suivants (à part les Haribos, car il y a toujours une place pour des Haribos!)
Beaucoup d'enseignements à retenir pour mieux faire la prochaine fois. Mais ce fut un bon retour sur marathon dans une ville extraordinaire avec un publi incroyable. Je ne regrette rien et je pense même y revenir pour le semi-marathon et la cursa del nassos de la Saint Sylvestre.
Petites photos: Alex et Gilbert nos lièvres du jour. Moi et Jean-Mi et nos perf' du jour (Jean-Mi a battu son record de 20minutes! Il est énorme!)
Retour en vidéo sur le marathon :
La 38ème édition du Marathon de Barcelone en quelques Chiffres:
20.287 participants
1ère féminine et record de l'épreuve: 2'25''26
1er homme : 2.09.31
L'intégralité du marathon en vidéo: ici