Championnats du Monde de Duathlon 2025
- Guillaume
- il y a 1 jour
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 11 minutes

Championnats du Monde de Duathlon Sprint Pontevedra 2025 : Une Épopée en Terre Connue
Après un magnifique podium aux Championnats d'Europe en Pologne (lire ici) et une semaine de repos bien méritée, je me replonge sans tarder dans la préparation des Mondiaux. La destination ? Pontevedra, en Galice - Espagne, une terre bien connue des triathlètes; une région habituée à accueillir des championnats d'Europe, du Monde ou des étapes de Coupe du Monde. Autant dire que l'organisation s'annonce parfaitement rodée.
Les quasi deux mois d'entraînement entre les deux compétitions sont intenses. Le parcours de Pontevedra, avec ses dénivelés importants en course à pied et à vélo, est loin des tracés habituels des grands championnats. J'axe donc mon travail sur le dénivelé, afin de progresser sur mes points faibles : les montées en course à pied et les descentes en vélo.

La semaine précédant la course est quelque peu éprouvante, rythmée par un long voyage (11heures de route) et la gestion d'une "épidémie" familiale, chacun ayant décidé de tomber malade à tour de rôle.
À peine arrivé l'avant-veille, j'effectue ma première reconnaissance du parcours vélo. Les montées ne sont pas extrêmes, mais 300 mètres de dénivelé sur les 10 premiers kilomètres promettent de peser sur la course.

J-1 : Derniers Préparatifs et Reconnaissance Finale
La veille de la course est consacrée au retrait des dossards, à un repos maximal et à la dépose de mon vélo dans le stade, qui sert de zone de départ, d'arrivée et de parc à vélos. Un léger footing sur le parcours de course à pied confirme mes craintes : tout comme le vélo, la course à pied s'annonce exigeante. Elle est composée de deux boucles de 2,5 km pour la première partie dans le centre-ville tortueux et étroit de Pontevedra, incluant une côte de 20 mètres de dénivelé, suivie d'une seule boucle pour la deuxième partie.

Jour de Course : La Tension Monte
Le réveil est très matinal : 4h. Le départ de ma vague (catégories 40-44 ans et 45-49 ans) est à 8h12. Arrivé au stade, je m'assure que mon vélo, déposé la veille, est en parfait état. J'en profite pour échanger quelques mots avec le français Arnaud Deceroit -champion de France et d'Europe en titre, dont le vélo est juste à côté du mien. Nos dossards sont classés par nation. Nous discutons rapidement du parcours, des concurrents. Arnaud, comme souvent, se déplace avec une véritable cohorte de supporters (une vingtaine!). Il a tout gagné ces deux dernières années. Seuls les Championnats du Monde 2024 (Nouvelle-Zélande) manquent à son palmarès. Ni lui ni moi ne nous étions rendus,. Autant dire qu'il est le favori de la course, peut-être aux côtés de Stephen Eles (USA), le champion du monde en titre et champion des États-Unis toutes catégories vétérans confondues. Pas moins de 12 champions du monde actuels ou anciens sont réunis, tous spécialistes du duathlon, dont les meilleurs Espagnols sur leurs terres, les Anglais (toujours très présents sur ces championnats), les Allemands, avec notamment Hendrik Becker (champion du monde et d'Europe 2024 vétéran de triathlon) etc. La densité et le nombre de concurrents ont rarement été aussi importants sur ces championnats vétérans!


Les minutes défilent, et je me place dans le sas bien avant le départ, conscient des bousculades probables à la sortie du stade, qui s'effectue en zigzag 100 mètres plus loin. Le coup de sifflet retentit, et je me positionne aux avant-postes avec un petit Mexicain de la catégorie 40-44 ans. J'apprendrai plus tard qu'il s'agit de Ramos Herrera Zavaleta (MEX), qui courait en D1 il y a quelques années et a notamment terminé 17ème des Championnats du Monde Élite en 2019 !

La première côte se déroule bien, et un premier groupe se forme sous l'impulsion de l'Espagnol Alberto Gonzales-Gil (ESP), champion d'Europe en 2022. J'appréhende le passage de la côte de la deuxième boucle. Mais dès que je la passe en tête. Je sais que la descente ne me fera pas décrocher. Je me concentre alors sur la transition T1 dans le stade pour ne commettre aucune erreur.





Vélo, 20KM, 300D+, là où tout se tente, là où tout se joue
Je monte sur mon vélo en première position et j'attends que le groupe se reforme un peu, créant ainsi un premier pack d'une dizaine d'athlètes 40-44 ans et la plupart des athlètes 45-49 ans que j'ai identifiés comme dangereux : Arnaud Deceroit bien sûr, Stephen Eles l'Américain, Hendrik Becker l'Allemand et Alberto Gonzales-Gil l'Espagnol. Ma stratégie est de rester à l'avant du peloton durant les 6 à 7 premiers kilomètres, alternant montées et courtes descentes, afin de ne pas me faire surprendre avant la grosse côte de 2 km. À peine celle-ci a-t-elle commencé que Becker place une première accélération. Le groupe commence à s'étirer mais reste intact.
Il faut attendre les 500 derniers mètres de la côte pour qu'Arnaud décide de sortir le grand jeu. Il accélère violemment, le groupe éclate, et Becker, le petit Mexicain et un autre 40-44 ans s'envolent. Je résiste un peu mais cède. Gonzales me rejoint, puis Eles et Munoz (40-44 ans). Deux groupes de quatre se retrouvent donc à 10-15 secondes l'un de l'autre au demi-tour. Mon groupe commence à se regarder un peu, étant à trois pour la médaille de bronze, alors même que le groupe de tête dévale à toute vitesse sous l'impulsion de Becker et son grand gabarit redoutable dans cet exercice.
L'écart se creuse à 35 secondes à l'arrivée de la deuxième transition T2. Autant dire que, sauf défaillance, il faudra se contenter de jouer la médaille de bronze.
Transition éclair, je sors le premier du groupe de quatre, mais Gonzales, aidé de Munoz (qui ne joue pas le même classement), me rattrape vite. Dans la montée, impossible de m'accrocher, malgré l'enjeu. Ça va vite, et je n'ai pas à rougir de cette dernière course à pied menée à 3'17"/km sur ce parcours vallonné. Mais au sommet de la côte, l'écart est suffisant pour que, en dépit de la grosse descente, je ne parviens pas à combler les 50 mètres qui me séparent de la médaille de bronze. Je termine avec la médaille en chocolat. Eles (Champion du monde sortant, 2024) a lui aussi été largement décroché dans l'ultime effort.



Quelle lutte ! Habituellement, sur ce type de championnat, le vélo est souvent dicté par des à-coups, des stratégies ou de l'attentisme, alors qu'ici, l'effort était intense de bout en bout. Ce fut un plaisir, même si ce parcours n'était pas forcément à mon avantage.
Arnaud Deceroit (FRA) gagne magnifiquement devant sa cohorte, devançant Becker (ALL), énorme en vélo mais plus juste en course à pied, et Gonzalez qui sort une dernière course à pied très solide.


Clap de Fin d'une Saison Exceptionnelle
C'est un clap de fin pour une saison exceptionnelle : podium au France (lire ici), podium aux Europe (vice-champion, lire ici) et au pied du podium aux Mondiaux -4ème mondial. Qui aurait pu penser cela quelques années en arrière, quand j'enchaînais galère sur galère (opération, grave accident de vélo, blessures diverses..) ?
Les prochains objectifs ? Du repos, sans d'objectif précis pour la fin de saison, avec sûrement principalement de la course à pied pour laisser plus de temps à la vie familiale avant de repartir pour essayer de faire mieux en 2026 (Les Mondiaux à Abu Dhabi en 2026 ?).
Un merci spécial à Vincent (Apitek) et Mickael (Mon Project 360) pour les encouragements et photos.
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