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Championnats d'Europe Duathlon 2024

  • Guillaume
  • 21 juin 2024
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 7 jours

Médaille en chocolat: 4ème aux Championnats d'Europe de Duathlon Sprint en catégorie d'âge 45-49 ans (Masters 2). Super résultat mais mais....que de regrets de terminer au pied du podium avec la 2eme et 3eme place à 5" et 10" sec. Peut-être que sans une chute au moment de descendre du vélo à l arrivée au parc ça aurait pu être vraiment beau... Bravo à Arnaud Deceroit pour sa victoire et son titre de Champion d'Europe avec une superbe course en patron. Retour en détails sur cette course intense et nerveuse, avec ses rebondissements, ses espoirs et ses cruelles désillusions !




Coimbra 2024 : Entre Rêve Européen et Frustration Amère


Le voyage fut une véritable épopée en soi. Après un long périple en voiture, agrémenté d'une escale culturelle à Salamanque le jeudi nous avons enfin posé nos valises à Coimbra le vendredi, à la veille de la course.


La matinée fut dédiée à une reconnaissance du parcours vélo, histoire de bien imprégner chaque virage, chaque montée et repérer les éventuelles difficultés. Une courte sieste pour recharger les batteries et hop, direction le cœur de l'action : retrait des dossards et dépôt du vélo dans le parc de transition.


C'est là que le premier coup de théâtre est intervenu. L'organisation, dans un changement de dernière minute pour le moins déroutant, a remélangé les cartes. Adieu le départ groupé 45-49ans (V2) et 50-60 ans ! Nous voilà propulsés dans le bain bouillonnant des 40-44 ans (V1). Un "détail" qui a son importance, car les stratégies de course s'en trouvent toutes chamboulées et favorisent les bons coureurs à pied. Accrocher le premier groupe, trusté par ces jeunes loups, s'annonçait comme un défi de taille.


Comble du hasard (ou pas !), mon vélo est placé juste à côté de celui d'Arnaud Deceroit, le champion de France en titre, rien que ça ! Le parc, savamment orchestré par catégories et nations, témoignait de l'effervescence de l'événement, une première pour moi. Arnaud, arrivé dès le mercredi avec une véritable armée de supporters (famille et amis avaient fait le déplacement en masse, plus d'une vingtaine !), apportait une ambiance tricolore palpable : à eux seuls c'était le "Club France"! L'occasion était trop belle pour échanger quelques mots sur la course à venir, décortiquer le parcours et affûter nos tactiques. Le temps filait à toute allure et une petite sortie footing pre-race s'imposait. Le timing était serré, avec un départ fixé au lendemain matin, à l'aube (8h pétantes !).


Jour de course - Duathlon Sprint : 5km / 20km / 2,5km

Le réveil fut matinal, mais l'excitation de la course balayait toute trace de fatigue. Le site de l'événement était grandiose, niché au pied de la ville historique de Coimbra et baigné par les eaux du fleuve Mondego. Un cadre idyllique pour une bataille européenne. Derniers ajustements sur le vélo, routine d'avant-course bien huilée. Le départ des seniors (20-39 ans) fut donné avec cinq minutes d'avance, puis vint enfin notre heure, celle des 40-49 ans. L’épreuve réunissait donc deux catégories masters, les 40-45 ans et les 45-49 ans.



CAP1 : deux boucles de 2,5km

Deux boucles de 2,5 km nous attendaient mi-chemin mi-route passant d'un côté de de l'autre du fleuve. Dès le coup de pistolet, Arnaud et moi nous sommes hissés aux avant-postes, prenant les commandes de la course.. La première boucle fut avalée à un rythme soutenu mais gérable malgré les ponts et multiples zig-zag dans le parc alternant pavés et chemin sablonneux. On était sur du 312'' – 3’15' au kilo. Si bien que nous finissons à 8 ces cinq premiers kilomètres. Transition expresse et me voilà catapulté en tête du parc à vélos.. Nous nous regroupons les 8 concurrents pour entamer le vélo.



Vélo : 1 seule boucle de 20km , l'échappée avortée

Le parcours vélo, une seule boucle de 20 km, ne déroulait pas aussi facilement qu'espéré, notamment à cause de la grosse bosse du pont autoroutier surplombant le fleuve Mondego. Quelques passages sinueux en ville précédaient la première grande ligne droite. Personne ne voulait mener. C'est là qu'Arnaud Deceroit (France-V2), visiblement avec des fourmis dans les jambes, décide de secouer le peloton. IL part emmenant dans son sillage un athlète portugais, lui aussi V2.


Notre groupe, désormais majoritairement composé de V1 (Pas dans la même course pour le classement qu'Arnaud et le Portugais), n'a pas réagi. Ni une, ni deux, j'ai tenté à mon tour de m'extirper du peloton pour rejoindre l'échappée et ne pas laisser filer bêtement les deux premières places du podium V2. Hélas, mon effort a eu pour effet de ramener tout le monde sur les fuyards. La jonction est faite


Arnaud, insatiable, a immédiatement retenté sa chance, initiant une nouvelle échappée à trois ou quatre qui semblait prometteuse. Il s'est retrouvé seul en tête pendant quelques kilomètres, mais malgré ma non-collaboration (en tant que coéquipier français), il a fini par être repris.


Dans la deuxième grande ligne droite, plus personne de veut rouler. Le rythme a chuté, et nous nous sommes même fait rattraper par un deuxième groupe bien plus dense. L'atmosphère est devenue nerveuse au sein de ce peloton d'une trentaine d'athlètes. Personne ne voulait céder sa place à l'avant, d'autant plus que la fin du parcours devenait de plus en plus technique : demi-tours, ronds-points, chicanes...


Fort de son expérience de cycliste, Arnaud a pris les choses en main pour se positionner en tête. Il se sentait bien et surtout ne voulais pas être gêné dans le parc pour le départ de la dernière partie de course à pied. Je suis resté bien placé, mais les frottements étaient incessants. J'ai fait le choix de rester sur la gauche du peloton, pensant que l'ouverture se ferait de ce côté. Erreur fatale !


T2 : La Chute Cruelle

Le moment crucial de la T2 deuxième transition, là où mes cales traditionnelles (non automatiques) m'offrent habituellement un avantage précieux, s'est transformé en cauchemar. Les 400 derniers mètres avant la ligne de descente du vélo se sont disputés dans un parking étroit, sur des pavés, avant un virage en montée. L'espace s'est rétréci inexorablement. Impossible de dépasser l'athlète devant moi. J'ai déclipsé un pied, prêt à sauter du vélo. Malchance, ça a freiné net devant moi... et c'est la chute ! Genoux et vélo à terre, à deux mètres de la ligne fatidique. Je me suis relevé machinalement, mais le choc et la violence de la chute ont instantanément provoqué de petites crampes. Un peu sonné, je rejoins ma place dans le parc à vélos au moment précis où Arnaud, lui, repartait en tête de course, la victoire quasi assurée pour lui.


CAP 2 : Le Podium s'éloigne

Je suis sorti du parc en 6ème ou 7ème position, toutes catégories V1 et V2 confondues. Le premier kilomètre coince. Marina m'a annoncé 3ème V2, mais dès l'entame du pont, le Portugais V2 m'a doublé. J'ai tout donné pour revenir, mais c'était peine perdue. Le podium s'est envolé à cet instant précis.


Le verdict est tombé : une cruelle 4ème place ... "la place du con". A seulement 5 secondes du 3ème et 10 secondes de la 2ème place V2. Anecdotiquement, je termine également 7ème au scratch V1 et V2 réunis. La médaille en chocolat, avec un goût amer de regrets.


La médaille en chocolat et des regrets.

Difficile à digérer, cette chute. Mes bonnes vieilles pédales plates, qui me font gagner de précieuses secondes en transition d'habitude, ne m'ont pas servi aujourd'hui. Sans prétention aucune, je pense que je serais sorti premier du parc à vélos, et la course aurait sans aucun doute pris une tournure différente. Pas pour la gagne, car Arnaud était intouchable sur la course à pied, mais au moins pour le podium... Mais c'est le sport, et c'est aussi comme ça qu'on apprend. Une expérience de plus à graver dans ma mémoire, qui, je l'espère, me servira à l'avenir. Pendant ce temps, Arnaud Deceroit a remporté une victoire magistrale, sous les acclamations de son clan en liesse. Un moment de partage exceptionnel avec lui et ses proches. Bravo champion !



Une mention spéciale à la Tribu d'Arnaud Deceroit pour les encouragements sur place et l'ambiance de folie!

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