Championnats d'Europe Duathlon 2025
- Guillaume
- 25 avr.
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 mai

La date était cochée depuis longtemps dans le calendrier (Duathlon Rumia) après avoir goûté à la scène internationale et frôlé le podium l'an dernier au championnat d'Europe de Coimbra au Portugal (lire ici).
Une préparation en dents de scie
Après une superbe course de rentrée à Granollers (Espagne) début Janvier, une série noir s'est abattue : grippe, fracture d'un orteil, des infections à gogo et, cerise sur le gâteau, les épidémies infantiles qui ont joyeusement perturbé le quotidien. Sans oublier le coup de massue de l'annulation du Duathlon de Carcassonne pour cause de météo capricieuse. Autant dire que le chemin vers la Pologne s'est transformé en un véritable parcours du combattant !
Des perturbations qui m'ont obligé à beaucoup m'entraîner jusqu'aux Championnats de France le 6 avril 2025 (lire ici). Le résultat ? Une satisfaisante 3ème place, un écho à celle de 2024. Une performance solide, certes, mais payée au prix d'une fatigue bien tenace. Face à ce constat, la sagesse s'imposait. Les trois semaines séparant les France des Europe ont été principalement dédiées à la récupération. Le mot d'ordre : laisser le corps se régénérer et retrouver un peu de fraîcheur avant le grand saut vers la Pologne.
Destination la Pologne, du côté de la Baltique
Après une période de récupération plus que bienvenue, le voyage vers Rumia, théâtre de ces championnats d'Europe, s'annonçait comme une formalité. Que nenni ! L'arrivée sur le site de la course dans la nuit de jeudi à vendredi (1h du mat', ça pique les yeux !) a donné le ton d'un week-end... mouvementé.
Soucieux de la mécanique de précision (Canyon Aerod), nous avions opté pour un transfert rallongé, histoire d'éviter les mauvaises surprises en soute. Bilan : plus de 7 heures de vol au compteur ! Autant dire que le capital sommeil en a pris un sacré coup. Et comme si ça ne suffisait pas, Mère Nature, version polonaise, a décidé de nous gratifier d'un lever de soleil à 5h. Bref, une nuit courte.
Le vendredi était donc logiquement dédié à remettre sur pied le fidèle destrier et à la routine pré-course : vérification minutieuse du vélo, reconnaissance des parcours vélo et course à pied, sans oublier le passage obligé au retrait des dossards. L'occasion de croiser les figures familières, avec un clin d'œil chaleureux à Arnaud Deceroit et sa précieuse bande de supporters. Une veille de course somme toute classique... si l'on omettait le lot d'imprévus qui se profilait à l'horizon !
Le premier pépin ? Mon vélo, bien sûr ! Dès les premiers coups de pédale, l'alarme : les vitesses qui sautent, un dérailleur récalcitrant. Le diagnostic est rapide : le voyage en soute n'a pas épargné la mécanique. Passage express dans un magasin de vélo que j'avais repéré. Le verdict est sans appel : patte de dérailleur tordue. Il faut essayer de la détordre avec le risque qu'elle cède... Quelques minutes de grosse frayeur et la délivrance : Ouf, opération réussie. Le temps passe vite, fin de reconnaissance vélo en voiture.
Deuxième déconvenue? Un "léger" couac du côté de la fédé française vient pimenter le programme lors du retrait des dossards. La FFTri, Fédération Française de Triathlon, responsable du paiement des inscriptions de tous les Français en Groupe d'âge, a tout bonnement "oublié" de payer la Fédération polonaise. Ni une, ni deux, il a fallu sortir le portefeuille sans garantie de remboursement. Vraiment pas très pro tout cela!


Jour J à Rumia : 5km CAP, 20km VELO, 2,5km CAP
Le départ de la course est matinal : 8h30. Pas de problème pour se réveiller ici grâce au soleil qui se lève en même temps. Mais en jetant un œil par la fenêtre, première claque : les voitures sont couvertes de gel! Un froid glacial dehors !Dire qu'il y a quelques heures à peine, je baignais dans la douceur toulousaine et ses 20 degrés... Le contraste est saisissant. Le thermomètre flirte dangereusement avec le zéro. Quelle idée de faire ces championnats en avril aussi proche du cercle polaire! Entre un hiver interminable et les contrariétés de la veille, une petite boule de stress s'invite sur la ligne de départ.
DEPART PAR VAGUES - La première vague de départ regroupe les catégories de 16 a 49 ans. Je ne comprends toujours pas la présence des Espoirs-Seniors (16-39 ans) dans ces championnats d'Europe dits de Groupe d'âge. Le "vrai" championnat d'Europe selon moi pour ces catégories c'est la course élite qui a lieu le même jour en fin de journée. Chez les Vétérans on retrouve la hiérarchie continentale des vieux avec des Champions nationaux comme Dan Tate pour la Grande-Bretagne, Rafael Curado pour l'Espagne et Arnaud Deceroit pour la France, etc. Bref, tout ça c'est bien dommage car la tactique de course n'a rien à voir du coup. Et la lisibilité non plus! Difficile de savoir où on se trouve en pleine course parmi tout ce monde et ces catégories. A Coimbra au Portugal, il y a avait la vague des "jeunes" (<40ans) et celles des "vieux" (>40ans-49ans).


CAP1 - Le sifflet retentit ça joue des coudes. Un départ tonitruant! Il me faut bien 1KM pour retrouver mon souffle. Les jambes semblent engourdies. Je concède quelques précieuses secondes à des jeunes loups, pleins d'énergie. Un petit coup au moral ? Pas le temps ! Les sensations reviennent dès le premier demi-tour de la 1ère boucle de 2,5km. Le moteur se remet en route, la machine se lance. Et je me cale dans la foulée d'Arnaud (champion d'Europe en titre), autant dire que je suis bien placé. Kilomètre après kilomètre, la confiance grandit, le rythme s'affermit. Je suis de mieux en mieux.
TRANSITION T1 - L'arrivée à la première transition T1 est encourageante : seulement quatre "seniors" nous précèdent, Arnaud, moi et quelques autres concurrents. La messe n'est pas dite ! La sortie de la T1 voit le peloton se reformer. Une douzaine d'athlètes se retrouvent en tête. Un rapide coup d'œil permet de faire les comptes : si tout se passe comme prévu, Arnaud et moi devrions être les deux seuls "vétéran 2" à figurer aux avant-postes. La bataille ne fait que commencer !

VELO - Place maintenant aux 20 bornes de bitume tout plat. La tactique est claire : essayer de ne pas trop en faire pour ne pas se fatiguer, tout en empêchant un groupe de derrière de rentrer et surveiller d'éventuelles échappées. À mi-parcours, le regroupement semble imminent. On serre les dents, on maintient le rythme. Quelques kilomètres de plus et la jonction aurait été inévitable !
Tout à coup, à l'approche de la deuxième transition T2 transforme la course en une véritable meute lancée à pleine vitesse. Tout le monde veut se placer et rentrer dans le parc en premier. Le dernier virage en sortie de rond-point se négocie en danseuse pour la majorité, les pieds déjà sortis des chaussures, prêts à bondir du vélo pour une transition éclair. Dans la même configuration aux Europe de Coimbra l'année dernière, j'avais chuté Alors, cette fois-ci je reste prudent quitte à prendre quelques mètres de retard. Je concède quelques mètres, mais pas d'inquiétude ! Mon choix de cales traditionnelles va faire la différence.
TRANSITION T2 - Au moment de poser le vélo, je suis plus rapide que les autres et ressort en 3ème position au scratch (seniors et vétérans), et surtout 2ème de ma catégorie (45-49 ans), juste derrière l'intouchable Arnaud, qui a judicieusement opté pour les mêmes "vieilles" cales que moi. Un avantage certain sur ce type de parcours!
CAP2 - Le froid glacial ressenti à vélo me glace les muscles, j'ai du mal à me remettre dans le rythme à pied. Le 1er km des 2,5 km de la dernière CAP n'est pas couru très vite et au demi-tour je surveille l'Espagnol, vice-champion d'Europe, qui est en train de revenir. La tension monte d'un cran ! Dernière ligne droite, je puise dans mes ultimes réserves et j'accélère. L'objectif : conserver cette précieuse deuxième place. Mission accomplie ! Doublé tricolore avec Arnaud, et l'Espagnol (Rafael Curado), tenant du titre national et vice-champion continental, complète le podium.


Premier podium international!
Une immense vague de satisfaction m'envahit. Après tant d'années de compétition, les blessures, les accidents de la route, l'opération... jamais je n'aurais osé rêver d'un tel aboutissement, de monter un jour sur un podium international. La persévérance (si ce n'est obstination) et la résilience ont fini par payer !

Prochaine étape: les Mondiaux et la chaleur de l'Espagne!
Le lendemain, place au spectacle avec les Elites hommes et femmes. Toujours un régal de voir les athlètes de l'Equipe de France en action et sur le podium! Après quelques jours touristiques à Gdańsk et du côté de Sopot (lire ici), place à une semaine de récupération afin de repartir s'entraîner pour les championnats du monde de Pontevedra en Espagne le 21 juin.
Un merci spécial à Vincent (Apitek) et Michael (Mon Project 360) pour les encouragements et photos.
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