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  • Guillaume

IRONMAN TURKEY 70.3 : tel un phoenix ...

Dernière mise à jour : 16 nov. 2022



Enfin une compétition aboutie après tant de galères … Explications :

En juin 2021,après un an déjà de galère, deux infiltrations de cortisone, trois injections de PRP (plasma enrichi en plaquettes), le bilan n'était pas fameux : déchirure avec désinsertion du tenseur du fascia lata sur 3cm au niveau de son insertion proximale. Le TFL c'est cette bandelette au niveau du genou que l'on appelle syndrome de l'essuie glace lorsqu'elle est inflammée et que quasi tout coureur à déjà connu. Hé bien moi, fait rarissime, c'est au niveau de son insertion sur la crête iliaque que ça coince… Tous les médecins consultés sont unanimes : jamais ils n’ont été confrontés à cette pathologie à ce niveau-là et le "creux" que j'ai ne se comblera pas. Seule option: la chirurgie. Plus précisément, une ténotomie du TFL. En clair, une désinsertion complète du tenseur au niveau de la hanche sans connaître les conséquences sportives puisque les deux chirurgiens interrogés ne l'ont jamais pratiqué. Hors de question de prendre un tel risque, d’autant plus qu’à vélo je n’ai pas de douleur. Bref, 3 mois plus tard, 3 mois de coupure (Juin à Septembre), j’ai décidé de renforcer à fond musculairement les portions restantes du TFL, de ne faire que du travail de qualité en course à pied en diminuant drastiquement le kilométrage pour tenter de réduire les inflammations à force d’étirements et glaçage (2 fois par jour). Protocole contraignant et éreintant mais qui permet de tenir le coup.


Donc, après deux ans sans triathlons (entre Covid et blessures), le mal de hanche et le manque de vélo + nage, la préparation automnale de 2021 s’annonçait délicate. C’était sans parler de la naissance des jumeaux qui a un peu mis le sport entre parenthèses.


Hiver 2022- saison de duathlon raccourcie

La saison hivernale 2022 de duathlon fut compliquée. Elle s’est limitée aux duathlons de Granollers (Espagne) en Février 2022, Castelnaudary (Occitanie) en Mars 2022 et de Muret (Occitanie) en Avril 2022. Suite à une énième inflammation de la hanche, j’ai renoncé la mort dans l'âme à participer aux Championnats de France prévu en Mai 2022.


Automne 2022- début de la saison de triathlon

C’est dans l’été de cette année que les douleurs commencent à diminuer: le kilométrage en course à pied croissant, je commence à envisager éventuellement un half ironman (un ironman 70.3) : 1.9km de nage, 90km à vélo et un semi-marathon pour la course à pied. La préparation est assez courte et les compétitions se limitent au triathlon M de Baudreix et à l’Extrememan M de Narbonne. Des courses que je connais et qui permettent de monter progressivement en régime et en distance.

Je fais donc un bon premier triathlon à Baudreix en septembre: je finis 3eme au scratch mais je mets 10 jours à récupérer musculairement. Je me rends compte qu' il va me falloir encore du temps pour m' entrainer pour être bien pour un half et malheureusement à partir d' octobre les courses qui m'intéressent sont peu nombreuses.

J'épluche les calendriers et je tombe sur l' IRONMAN 70.3 d' Antalya en Turquie le 06 novembre 2022 : la météo est idéale à cette époque, le parcours plat est top, l' organisation est éprouvée ayant plusieurs connaissances qui l'ont déjà fait. Reste plus qu'à organiser tout cela entre le transport du vélo (Merci à David pour la valise) et la gestion des enfants. Un grand merci aux grands-parents d'avoir rendu cela possible.


Voila pour le préambule à la course.


L’ironman 70.3 Turkey

La belle étendue de la côte méditerranéenne le long de ce qu'on appelle la Riviera turque est appréciée pour son climat doux, ses terrains de golf de renommée mondiale et son mélange de sites anciens et de divertissements modernes. La course a lieu dans la ville de Belek, à l’Est d’Antalya. Réputée pour ses plages de sables blancs et ses complexes hôteliers, la course offre un panorama magnifique depuis le lever de soleil sur la plage à l’arrivée spectaculaire dans son parc Land of Legends C’est la destination exotique à faire en cette fin de saison !




Les plages sont bordées de forêts de pins, on les traverse sur le parcours vélo en deux boucles totalement plates. C’est également une destination touristique puisque l’on peut visiter les ruines romaines de Perge, Termessos ou l'amphithéâtre d’Aspendos et la vieille ville d’Antalya. De plus, cette année l'Ironman Turkey 70.3 offre 45 places de qualification (dits “slots”) aux championnats du monde 2023 qui auront lieu en Finlande.


4 raisons d’y aller :

  • Destination sportive exotique

  • Conditions météo quasi estivales en novembre

  • Parcours vélo totalement plat

  • Lieu de vacances familiales

Le voyage d’avant-course : le voyage du vélo


La semaine avant la course fut un peu fatiguante: une fois n' est pas coutume, les enfants sont malades depuis trois semaines et ils ont choisi pile la dernière semaine pour me refiler une petite gastro. Côté organisation, un triathlon à l’étranger c’est tout une logistique! Alors pour un premier triathlon à l’étranger c’est double dose de stress. Démonter le vélo précautionneusement et le faire rentrer correctement dans la valise, ça prend du temps, surtout la veille du départ en avion! Mais finalement, le voyage se passe bien: le vélo est même arrivé en même temps que moi! Valise et vélo intacts, un grand soulagement. Côté météo, c’est parfait, il fait beau et chaud. Les paysages sont superbes: bord de mer au pied des montagnes. Place donc à trois petits jours de détente et de préparatifs. Nous sommes dans un des hôtels partenaire de la course: Innvista Hôtel Belek. L' ambiance est top avec la moitié de l'hôtel envahie par des triathlètes. La valeur de l'hôtel a dû doubler durant le séjour vu tous les beaux vélos onéreux.


L’avant-course : les préparatifs


Vendredi : retrait du dossard


Direction village marathon, oups Ironman, désolé vieux réflexe. Le village est situé à l'intérieur du parc d'attractions le“Land of Legends”. C’est aussi le lieu d’arrivée et de remise des prix. On se rend vite compte du pourquoi du succès (et du tarif) du modèle de la marque Ironman. L'organisation est extra dans un lieu si improbable. D' ailleurs, une partie de la course à pied a lieu à l'intérieur même du parc, le long d'un canal vénitien artificiel et d' un château de conte de fée, apothéose de ce 70.3.


Zoom sur le cadre exceptionnel du Parc Land of Legends



Retrait du dossard le matin et inscription dans la vague dite rapide (sub 4h15). Reco vélo l'après-midi. En effet, l'organisation propose une reconnaissance du parcours vélo avec moto de police ouvreuse et bus en guise de voiture balai pour encadrer la sortie et protéger les athlètes. Le parcours est plat sur une route quasi neuve et en partie sur une 2*2 voies totalement privatisée qui mène à l'aéroport et à la foire expo. Je me demande encore comment ils peuvent avoir les autorisations pour bloquer de telles routes pendant plusieurs heures … incroyable. Une journée du vendredi bien remplie.




Samedi: veille de course, dépôt des affaires au parc à vélo


Le samedi matin est consacré à la reconnaissance du parcours natation le long de la plage. Là aussi, l’organisation propose une sortie natation organisée pour repérer les deux boucles et la sortie à l’australienne. Un parcours natationi super bien fait : une premiere boucle avec passage des boues jaunes main gauche, une rapide sortie à l’australienne puis une seconde plus courte avec passage bouée rouge main droite. Super simple. En plus, la mer est chaude (23 degrés), toute plate et translucide sur une bonne partie.


Ce samedi après-midi est un peu chargé : il faut déposer son vélo à laT1 ainsi que les sacs : sac bleu T1 (affaires de vélo) et sac rouge T2 (affaires CAP). Contrairement aux courses régionales auxquelles je suis habitué, sur Ironman rien ne doit traîner sur le sol. Toutes les affaires doivent être rangées dans des poches qui sont disposées sur des racks du début à la fin des transitions. Cela me rajoute un peu de complication et de stress pour être sûr de n' avoir rien oublié et disposé. Contrôle validé, vélo déposé et roues sous-gonflées pour la nuit à la belle étoile, sacs rangés, tout est bon. Ça fait un peu bizarre de laisser son vélo la veille de la course.



Jour J : la course avec le lever du soleil

Dimanche, 5h du matin, le restaurant de l'hôtel est déjà rempli de triathlètes. C'est super motivant de sentir cette émulation. Mini liaison (1,5km) en bus affrété par l’organisation. Arrivée sur le lieu de la course à 7h, pour un départ course à 8h. Le point positif d' avoir tout installé la veille c'est qu' il ne me reste plus qu'à vérifier la pression des pneus, clipper les chaussures sur le vélo et à profiter du lever du soleil sur la plage, sono et speaker à fond, ambiance Ironman!




Natation: 1,9km, deux boucles avec sortie à l’australienne

A 8h moins quelques minutes je me retrouve sur la première ligne du départ à la faveur de mon bonnet violet qui me donne accès à une première vague avec une cinquantaine de triathlètes qui espèrent faire 4h15 ou moins. La musique est assourdissante et le décompte laisse la place à la sirène du départ. Ça bastonne un peu mais je n'ai pas l' intention de me laisser griser et de m'épuiser sur la natation. La course sera encore longue après… Avec le recul, une nage peut être trop attentiste … mais avec des si.



T1: Transition 1 nage-vélo:

Je sors de l' eau autour de la centième place scratch et 14eme groupe d'âge 40-44 mais à la faveur d' une transition de 300m et d' un changement express je remonte déjà 20 places. Je sais maintenant ce qu’il me reste à faire : me poser le plus aerodynamiquement possible sur le vélo, baisser la tête, boire beaucoup la journée va être chaude et appuyer sur les pédales. Cette T1 s’est bien passée: trouver son sac, retirer sa combinaison sur le banc, enfiler le casque, remettre la combi dans le sac puis sur le rack et filer en courant vers le vélo. Finalement, pas de confusion avec ce nouveau protocole; je ne me suis pas emmêlé les pinceaux et la T1 a même été plutôt rapide!


Vélo : 90km sur un billard

Je double sans discontinuer sur de grands bout droit. Je ne me fais pas doubler et fais l' effort pour rester dans le sillage entre 12 et 20m (la limite réglementaire est d'un minimum de 12m entre chaque athlète)d' un autre athlète qui va à peu près au même rythme que moi.


Sur les 50 premiers kilomètres, le parcours ultra roulant me fait flirter au-delà des 40km/h: c'est grisant. Je repasse autour de la 40 eme position et double toutes les femmes sorties devant moi à la natation.


Mais c'est à ce moment là que la course change de tournure : un groupe de drafteurs (athlètes enfreignant le règlement en roulant dans les roues les uns des autres) me remonte dessus et me double. Je peste et pousse une première gueulante. Je me laisse distancer de ce groupe pour ne pas drafter moi aussi. Le groupe devant moi ne roule pas de façon régulière. Moi, roulant de manière régulière et ne voulant pas ralentir par leur force, je suis obligé de les redoubler lors de leur phase de décélération. Mais à ce moment là plusieurs concurrents se jettent dans ma roue alors que je fais bien attention en les dépassant pour me décaler le plus possible sur la gauche de la route. Bref, bonne prise de tête. J'insulte allègrement ces "parasites" collés à mon derrière et sors mentalement de la course. J' essaye de faire l’effort au-delà des 300watts pour les décrocher mais à cette vitesse c'est impossible de les sortir de la roue; Je m’y épuise ce qui m'oblige à ralentir. Du coup plusieurs coureurs me passent devant et je suis à nouveau obligé de me laisser décrocher pour ne pas être au milieu du groupe. Ce petit jeu se renouvellera 2 ou 3 fois mais autour du 80ème kilomètre le groupe devenant si important, la voie se rétrécissant et les arbitres fermant les yeux sur les fraudeurs, je cède en finissant les 10 derniers kilomètres à moitié abrité de l' aspiration.


T2 - Transition 2 : vélo-cap

J'arrive donc autour de la 40ème position à 41 km/h de moyenne dans le gruppetto à la 2eme transition. Une T2 assez longue. Le parc à vélo est étendu. Je prends mon temps avant de me lancer sur la CAP, avec même un arrêt toilettes. Sortie de T2, Marina m'annonce 5è des 40-44 ans. Grâce à l'application Ironman, on peut consulter le suivi en temps réel du classement de la course, et par catégories.






La CAP : un semi-marathon en plein soleil

Il va falloir gérer ce semi-marathon. Il est 11h, le soleil tape fort. Dès le 2eme kilomètre je ressens des débuts de crampes. Il fait chaud. Le parcours n' est pas évident, sinueux avec à chaque boucle : 3 tours et demi au total et un passage d’un kilomètre dans le parc d'attraction. C'est super beau à longer ce canal vénitien artificiel mais les ponts vénitiens ça fait mal aux jambes et c'est tortueux. Seconde boucle: je passe 3è de mon groupe d’âge. Un podium sur ironman (mon premier half de la marque ironman), c'est inespéré! Les crampes peuvent se déclencher à tout moment. Alors, je prends le temps de boire à chaque ravitaillement et de m' abriter sur les longues portions face au vent. Sur la fin de cette seconde boucle, Marina m'annonce que le 2nd est juste devant avec une casquette noire. J’arrive à le visualiser et je le rattrape rapidement dans l’enceinte du parc. Je jette un coup d'œil sur son dossard pour vérifier qu'il est bien dans ma catégorie alors même que marina surgit du bas côté pour me confirmer que c' est bien lui avec qui je dois lutter.Il ne réussit pas à me suivre, ni à me rattraper par la suite alors que je déroule sur les derniers kilomètres pour finir sans encombres.

A l'entame de la dernière boucle, Marina m'annonce que c'est bon, ma 2eme place est acquise. Je profite des derniers mètres le long du canal venitien et prends le temps de savourer sur le tapis rouge d'arrivée en me remémorant que depuis plusieurs années ça n'était vraiment pas du tout évident sportivement.


Entre la blessure évoquée en début d'article, une opération du tendon d'Achille, une importante chute à vélo terminée en soins intensifs avec de multiples fractures et opération de la rate, j' ai toujours su faire preuve de résilience et d' obstination pour essayer de revenir à mon modeste niveau. Peu importe donc si le chrono de 4h17 est légèrement moins bon qu'espéré, je suis fier de moi et de ce chemin parcouru, tel un phoenix qui renaît de ses cendres.




Résultat& Cérémonie protocolaire Ironman

  • Chrono: 4h17

  • Groupe d’Âge: 2è

  • Scratch : 29è


Remise des prix en soirée et en grandes pompes: la cérémonie de clôture avec les podiums est vraiment extraordinaire. Elle met véritablement en avant les athlètes alors même que celle ci n'était pas ouverte au professionnels.


Je finis donc 29eme au scratch sur 1000 participants venant beaucoup de Russie (les Russes n’ont pas eu beaucoup de possibilité de course ironman cette année en raison de la guerre en Ukraine) et de scandinavie (les championnats du monde 2023 se dérouleront en Finlande : nombreux sont les scandinaves qui espèrent se qualifier).


Dans ma catégorie d’âge 40-44 ans, je termine donc à la 2eme place. Cette 2eme place m'octroie directement une qualification (un slot) pour les championnats du monde. Mais je la décline. Avec les jumeaux, c'est déjà compliqué d'avoir des projets ne serait-ce qu’un mois à l' avance alors prendre le risque de payer pour s' inscrire un an à l'avance, ce n’était même pas envisageable.




C'est au moment de l' attribution de ces “slots” que l'on se rend vraiment compte de l'aspectcommercial et marketing de la marque Ironman. En effet, après la belle vidéo promotionnelle de ces championnats en Finlande, la remise des slots se fait sur le principe d' une acceptation ou d'un refus à décider en quelques secondes. Et si l’on accepte, on doit dans l'instant sortir la carte bleu (ou le chéquier) pour valider votre inscription aux Mondiaux. Disons que ce côté merchandising représente le côté négatif des courses Ironman. En dehors de cet aspect, ça restera une superbe expérience tant au niveau de l’organisation que de l’ambiance avant, pendant et après la course!


Et après?

Place à quelques jours de détente dans la ville d'Antalya sous 25 degrés en Novembre. Puis, il sera temps de se projeter et penser à la saison 2023 de duathlon au bout de laquelle j'espère avoir enfin avoir l' occasion d'être suffisamment en bonne santé pour concourir au championnat de France. Avant de repartir aux beaux jours sur de nouveaux triathlons sous le regard des enfants cette fois-ci.


Matériel:

  • Natation: combinaison zone 3 Vanquish

  • Vélo: canyon speedmax CF SL 2019

  • CAP: Nike Vaporfly


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