Le marathon de Bangkok est l'événement running le plus populaire de Thaïlande. Il regroupe 3 courses : un mini-marathon (10KM), un semi-marathon et un marathon. Le départ et l'arrivée on lieu en face du Vimanmek Palace. Cet événement a lieu tous les ans à la mi-novembre. Suite à la mort du Roi Bhumibol (en savoir +) en Octobre 2016, l'édition BKK 2016 a été reportée à au 4 et 5 Février 2016. L'édition de 2017 étant maintenue en novembre 2017.
Le semi-marathon de 2015 était devenu célèbre malgré lui suite à une erreur de balisage de 6km faisant de celui-ci le plus long semi-marathon du monde: 27km au lieu des 21,195km! Pour 2016, tout a été chamboulé suite à la mort du Roi: changement de sponsor (BDMS, Bangkok Dusit Medical Services) et donc de slogan "Running is Medecine; problèmes avec les inscriptions, changement de parcours, contraintes de sécurité, etc. et gros problèmes de communication. Bref, le semi-marathon aura donc lieu de nuit, le dimanche 5 février à 2h00 du matin!
Pourquoi BKK 2016?
Courir en Thaïlande n'est pas le meilleur moyen ni de s'entraîner ni de performer. En effet, la Thaïlande offre un climat équatorial à l'extrême sud et tropical du centre au nord. La température varie entre 19° à 38 °C en moyenne. En Février, nous sommes en saison sèche. La température à Bangkok est donc entre 37-38°C, pour un taux d'humidité d'environ 60%. Bref, c'est donc la pleine saison touristique et l'occasion de prendre du soleil alors que l'hiver sévit en France. De plus, nous avons toujours un très bon souvenir du Marathon de Singapour (lire ici) malgré ses 32°C et 80% d'humidité. Alors, nous ne manquons pas une occasion de plus d'allier nos deux passions : la course à pied et le voyage. Nous voici partis pour un semi-marathon et deux bonnes semaines de roadtrip entre Bangkok et la Thaïlande du Sud. Il n'y a que moi qui prend le départ de cette course internationale car Guillaume est toujours blessé.
Voyage et Village Marathon
Début des vacances par la course
Nous avons décidé de débuter nos vacances par la course afin de pouvoir profiter des visites et de toutes ces découvertes culturelles. Nous prenons donc l'avion aux aurores depuis Toulouse: départ 5h du matin de la maison. Après une correspondance à Francfort, nous nous envolons en A380 avec Thaï Airways. Petite déception quand à la configuration de cet A380 ...
Le vol et Inscription
Nous n'arrivons à Bangkok que le lendemain, le vendredi 3 février à 6h30, soit la veille de la course! Le temps de débarquer, faire les formalités administratives et retrouver nos bagages (nos stand-up paddles) en bon état, faire le change, etc. il est déjà 8h30. Alors, on file directement au village marathon qui ouvre à 9h et qui est sur le chemin sur Sky Train: arrêt Makassan Station. Le lieu du village marathon et toutes les informations sur la course n'avaient été dévoilée que deux semaines avant l'événement! Et bien sûr, les inscriptions en ligne étaient impossible puisque clôturées depuis Novembre 2016 ... Les échanges par téléphone et email avaient été laborieux et c'était à se demander si on pourrait finalement s'inscrire au dernier moment! Sur place, il est toujours aussi difficile de communiquer car personne ne parle anglais, première suprise dans la mégapole de Bangkok. Peu de monde à l'ouverture dès 9h, l'inscription se fait donc rapidement (60 USD). Le pack de la course est plus que maigre et le t-shirt n'est pas des plus modernes (textile lourd, pas aéré ni anti-transpirant). Pas de SAS non plus, il faudra donc se glisser parmi la foule qui s'annonce nombreuse (environ 20 000 coureurs sur le semi). Nous prenons le temps de comprendre le nouveau parcours et les zones de départ et d'arrivée. Grosse déception, la course traverse le pont Rama VIII dès le 4ème KM pour monter sur un péripéhrique extérieur et quitter le centre historique. Autrement dit, mis à part le départ et l'arrivée, il n'y aura pas de point d'intérêt. De toute manière, en courant de nuit il est difficile de distinguer les monuments.
L'espace "Expo 2016" se résume à la zone d'inscription, retrait du dossard et de vérification de la puce. A l'étage inférieur, nous découvrons un village d'exposants d'articles de sport et pas uniquement de running. Après renseignement pris, il s'agit en fait de la semaine sportive à Bangkok : tous les événements et compétitions qui avaient lieu durant la période de deuil ont tous été reporté à cette même semaine. Il y a un donc un énorme village du sport et plus particulièrement de cyclisme et triathlon, à des prix relativement intéressants! Mais tout n'est pas encore ouvert et nous avons hâte de regagner notre Appart Hôtel.
J-1 : Prise de température
Ce n'est qu'au terminus du Sky Train que nous prenons enfin la température de Bangkok: il fait très chaud et humide. Mais il fait plus chaud qu'humide. le constraste est moins saisissant qu'à Singapour. Le choc thermique est important en venant de l'hiver en France! Deuxième choc: la pollution et le bruit! Bangkok est une mégapole de plus de 6 millions d'habitants. On s'attendait à la pollution mais pas à autant de pollution! Sans compter la pollution sonore: Bangkok s'est vite révelée une ville assez fatiguante, au bruit permanent et à son ciel gris. Mais en s'y attardant plusieurs jours, elle nous a dévoilé bien des charmes. J'en parlerai dans un récit consacré à notre roadtrip.
Veille de course
La veille de la course est consacrée à l'installation à l'hôtel, au repérage du quartier et faire quelques courses. J'ajouterai un saut à la piscine pour se détendre du long voyage. Nous avons choisi de séjourner dans le quartier Siam - Pratunam, le quartier moderne de Bangkok. Très pratique car il y a le métro BTS à proximité ainsi que plusieurs attractions : les grands Malls comme le MBK, le Siam Paragon, Central World mais aussi maison de Jim Thompson. Ce quartier regroupe un mixe de culture et un max de shopping. Le lendemain, le Samedi 4 février, est une journée d'attente puisque la course a lieu entre la nuit du Samedi et du Dimanche. Alors, nous en profitons pour faire un footing de reconnaissance et repérer notamment le trajet pour se rendre au départ. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons visiter les différents temples qui se présentent à nous : la place King Rama V Monument, le Vimamek Palace, Dusit Zoo, le Wat Benchamabophit, ... et nous terminons à deux pas de l'hôtel par la maison de Jim Thompson, un petit havre de paix dans cette jungle urbaine.
Jour J : l'avant-course
La course étant à 2h du matin, je décide donc de manger normalement vers 19H tout en évitant les spécialités locales et plats en sauce. Pas la peine de manger plus pour un semi, je prendrai juste un gel sur moi en cas de défaillance. Après le repas et une sieste entre 20h et 23h, il est temps de s'affairer car nous n'avons aucune idée du traffic ni des routes fermées pour l'occasion. Le choix de la tenue ets sans équivoque: ce sera short et brassière du club, une première pour moi mais il fait tellement chaud qu'il ne peut en être autrement. Nous optons pour l'option "Taxi meter" et finalement il n'y pas de grandes difficultés sur la route. Guillaume a oublié l'appareil photo, ça lui vaudra un aller-retour express à l'hôtel le temps de mon échauffement. De mon côté, je découvre la zone de départ et un mini village marathon. L'entrée est sécurisée et l'accès se fait par un portique de détection à chaque porte du départ. Il y a également une fouille des sacs. Les accompagnants ne sont pas autorisés. Il faut dire qu'il n'y a pas beaucoup (voire pas du tout) de public.
Jour J : la course
L'événement est particulièrement médiatisé. Il est retransmis en direct sur la chaîne nationale. Sous l'arche de départ, le chronomètre du marathon défile alors que celui du semi-marathon affiche 00:00:00. Tout le monde est très détendu et se prête aux interviews, selfies et autres moments pour immortaliser cette grande course. Il fait nuit noire et on ne distingue pas les monuments autour de nous.
Les locaux semblent timides ou alors disciplinés car personne ne s'échauffe ni fait de lignes droites sur la ligne de départ. Ils sont tous regroupés à l'arrière du départ. Je suis seule à m'échauffer sur le tapis bleu. Et pour le moment, il n'y pas pas d'étrangers ("overseas runners"). En choississant cette course je n'avais aucune ambition si ce n'est qu'un Top 10 au vu des résultats des années antérieures. Etant hors de forme, pas entraînée, fatiguée du voyage et avec la chaleur je mise sur un 4'30/kilo tranquille, soit un 1h35 ce qui me semble raisonnable.
Tout juste 10min avant le départ, un groupe d'une vintgtaine de Kényans arrive, dont 8 féminines. Le plateau Elite est là. Ayant réussi à me glisser en première ligne, je discute alors avec eux. Les hommes tournent sous les 60min et les femmes entre 1h15-1h17. Je repère aussi quelques élites (une ou deux chinoises, et trois locales). L'animation commence à se mettre en place pour chauffer ce public de coureurs et le speaker annonce les différentes nationalités présentes. Une minute de silence est tout naturellement observée en hommage au Roi.
La course
Le départ est donné et on s'élance sur 150m de tapis bleu avant de tourner rapidement à droite sur Phithanulok Road qui est un léger faux plat. Je pars doucement en 3'55 au kilo tout en observant les féminines. Les Kéynanes sont aux avants-postes alors que je reste en arrière avec les deux chinoises. Il fait chaud et lourd et il n'y a pas de vent du tout. Heureusement, toute la circulation automobile est bloquée le long du parcours. C'est étrange, on a l'impression d'avoir la route privatisée rien que pour nous! Quelques spectateurs se sont installés lors de ce premier kilomètre, puis plus personne.
Le premier ravitaillement est au 5KM. J'avais décidé de ne pas partir vite et de bien m'hydrater à chaque ravitaillement. Bilan, je pars plus vite que mes 4'30 de prévu et je zappe le premier ravito. Je jette tout de même un oeil aux tables: que du liquide, que de l'eau. Je n'avais pas vraiment étudié les ravitaillements sur la carte car je m'alimente peu pendant l'effort et encore moins sur semi. J'ai surtout peur de trop boire et d'avoir ensuite des troubles gastriques quand on assimile trop d'eau d'un coup. Le faux plat vers le pont Rama VIII est long. Une fois sur le pont, on monte encore. Les voies sont larges et désertes (La norme c'est plutôt du 2*5 voies ici!). Une fois le pont traversé, il s'agit d'un aller-retour sur cette espèce de rocade aérienne. Il n'y a personne sur le bas côté à part les bénévoles des ravitaillements. pas de bandas comme en Europe non plus. Et on ne peut pas dire que les bénévoles Thaïlandes soient très expressifs ... C'est donc dans le calme que nous avançons. Je ralenti le rythme. J'ai même un coup de mou entre le 7è et 10èm kilo. Aucune féminime ne me double mais je n'ai aucune idée du classement. Je ne regarde plus le chrono car j'ai les jambes lourdes, je ne décolle pas les pieds. bref, je me traîne et le temps me semble long. Le parcours est monotone et ennuyeux, sans compter les odeurs nauséabondes qui émanent d'en dessous de la rocade. Des odeurs à la fois de cuisson, de friture et de poubelles se mélangent. Je me sens nauséeuse. Décidément, il n'est pas très divertissant ce semi-marathon international. J'ai une pensée pour les marathoniens qui doivent en baver de leur côté. On croise les premiers hommes du semi. je suis étonnée de ne les croiser que maintenant ... les chronos ne doivent pas être très rapides non plus pour la tête de course.
Enfin le demi-tour! Psychologiquement, ça me fait du bien de savoir qu'on rebrousse chemin, direction l'arrivée. Je me sens même des ailes du 11è KM au 15è KM et relance en 4'10 - 4'15. Je double la dernière keynane et une autre féminine accompagnée d'un lièvre. Je me rebooste mais je commence aussi à m'asperger énormément. Et comme à chaque fois, je refais la même erreur quand je fatigue: je m'arrose de plus en plus jusqu'à être trempée de la tête au pieds. Et les chaussures glissent, je patine! C'est malin, mais j'ai très chaud et j'ai du mal à bien respirer entre la pollution de l'air et les odeurs incommodantes. Les marathoniens commencent à arriver sur notre voie. Je m'accroche à deux filles, deux copines qui semblent faire la course main dans la main. Puis, je les lâche en leur précisant que je fais le semi (dossard rouge) tout en leur souhaitant bonne chance. Au même moment, j'aperçois le premier ravitaillement solide de la course: de la pastèque! Comme c'est original! C'est le ravito des marathoniens en fait! Je suis distraite et totalement déconcentrée. J'essaie néanmoins de maintenir le rythme d'autant plus que la fin devrait être descendante. Mais je m'endors au 17è KM, moment où la keynane me passe; je m'accroche puis je laisse tomber. je devine déjà que je suis au-delà des 1h35 et loin dans le classement. Je maintiens 150m d'écart environ, mais je patine et je commence à craindre l'arrivée de crampes au mollet. J'essaie de tenir bon car Guillaume doit faire les 5 dernier kilomètres avec moi s'il ne s'est pas perdu en route ... Finalement, il sera au 19èm KM, à la fin du pont. Je ne suis pas très fraîche et encore lucide à ce moment-là. Je lui fais signe que ça ne va pas et que je suis hors du coup. Je peine à allonger la foulée.
Je me fais passer par la chinoise au 20èKM. Boum, un coup au moral! Elle va trop vite pour prendre m'accrocher ou c'est moi qui n'ai pas le mental pour forcer sur la fin. Je suis déçue de perdre une place si proche de l'arrivée. Guillaume me motive comme il peut tout en prenant des photos à la volée. Je n'ai aucune idée du chrono et je veux juste en finir. je suis trempée de la tête aux pieds, fatiguée et déçue de moi. L'arrivée ne se voit pas de loin car il y a le virage avant le tapis bleu. Je fais l'effort de me redresser un peu de finir convenablement cette ligne droite. Toujours pas de public, ni d'applaudissements, mais j'entends le speaker prononcer mon nom et préciser la nationalité, alors je feins le sourire contente d'entendre mon nom et surtout d'en finir car depuis le début de ce tapis bleu, le chrono défile : 1h37 ...
Au final, je termine 55ème au général, 13 féminine et 3ème de ma catégorie d'âge avec un temps de 1h37'35 ... Bon, vue la photo de l'arrivée, j'ai l'impression d'avoir vite lâché l'affaire et ne pas m'être vraiment donnée à fond. Quand le moral n'y est plu, difficile d'avancer. J'ai surtout été déçue du parcours et de l'ambiance - ou l'absence d'ambiance en fait. Je ne regrette rien car j'arrivais sur cette course hors de forme. Je n'ai pas réussi à repartir correctement sur une préparation ni retrouver l'envie. Alors maintenant, j'ai juste envie de profiter des vacances et de recharger les batteries avant de pouvoir se projeter à nouveau sur d'autres défis, moins exotiques. Maintenant place à des vacances extraordinaires, à des découvertes culturelles et culinaires et à des paysages paradisiaques. La suite dans un prochain post.
Résultats:
Hommes
Denneth Kemboi - M16-29 - 01:07:05
Joseph Mwangi - M40-49 - 01:07:59
Francis Nouta Ngigi - M16-29 - 01:08:03
Bernard Muthoni - M16-29 - 01:08:04
Frescw Bekel - eM16-29 - 01:09:40
Femmes
Hana Abreha Teshome - F16-29 - 01:19:07.
Margaret Njuguna - F40-49 - 01:19:11.918
Cynthia Towett - F16-29 - 01:19:39
Etsegengt Gebrewold - F16-29 - 01:23:35
Elizabeth Wanza - F16-29 - 01:25:22
Ce que je retiens de ce semi-marathon
Une édition 2016 perturbée par le deuil national (édition de nuit en plein saison sèche)
Un nouveau parcours sans véritable intérêt tourisque
Un parcours plus ou moins roulant
Pas de SAS préférentiel ni Elite à moins d'être Keynan
Une inscription relativement chère avec un "race packet" pauvre
Une organisation et communication difficile
Un climat et des conditions difficiles : chaleur, humidité, pollution, odeurs
Pas ou très peu d'ambiance (pas de spectateurs, pas de bandas)
Un ravitallement post-course copieux