top of page
  • Marina

La montée du Phare d'Eckmühl (Penmarch, Bretagne)

Dernière mise à jour : 5 mars 2020


C’est la plus ancienne des courses verticales. La montée du phare d’Eckmühl est une course historique et insolite. Les journaux spécialisés l’ont qualifiée de « précurseur des courses verticales ». Lors de sa première édition, en 2007, la montée du phare d’Eckmühl, à Penmarc’h, n’a pas d’équivalent dans le monde. Sur le modèle sportif d’une course contre la montre, la montée du phare d’Eckmühl invite les concurrents à gravir les 307 marches du monument jusqu’au sommet, où se situe la ligne d’arrivée. C'est la course de montée la plus courte de France ! Mais depuis, elle a été imitée, avec la course du phare de Saint-Mathieu, à Plougonvelin, celle du Cap-Fréhel ou encore celle de Royan (17). En vacances en famille à ce moment-là, impossible de ne pas s’essayer à cet exercice si particulier : 307 marches régulières sans palier pour un dénivelé annoncé de 65m. La distance parcourue reste un mystère : entre 100 et 200m. D’autant plus que l’organisateur est mon club d’origine, là où j’ai débuté en poussines, à l’école d’athlé.

Un exercice court et intense

Un exercice intense de plus d’une minute chez les filles. Le record masculin est établi à 46’54, par Maxime Signorino, ancien sprinter au CAB. Il est le premier à avoir couru en s’aidant des deux bras : un sur le mur, un sur la rampe. Chez les filles, Agathe Guillemot, une autre athlète du CAB et meilleure performance mondiale junior sur 800 m en heptathlon cette année, détient le record en 1’04’’ 54 depuis 2017. Je pars donc sur 1’30 d’effort.

Une course pour le fun

Pas de préparation particulière, le mot d’ordre c’est vacances et reprise de la course à pied depuis août. Quelques jours avant je vais néanmoins me tester sur les marches des grands escaliers de Rangueil, histoire de voir à quoi ça ressemble 1’30 dans les cuisses. Mais entre grimper en extérieur et grimper à la verticale, en colimaçon, dans un phare peu éclairé et étroit, ça n’a rien à voir ! Bon, on verra bien ! Après une journée de route pour le Toulouse-Penmarch, nous arrivons la veille. Le matin petit footing pour dégourdir les jambes et aller voir le tableau des temps de passages. La course a lieu l’après-midi, comme beaucoup de courses pédestres en Bretagne. Organisée en contre-la-montre, une douzaine de série de 10 concurrents s’élance les uns après les autres. Chaque concurrent part toutes les 1minutes. Puis, il faut attendre que la série redescende pour lancer la suivante. Le tout est chronométré et retransmis en direct sur grand écran au pied du phare à côté de la buvette ! C’est top pour les familles !

Après vérification, je suis dans la 3è série en partant de la fin, autrement dit en fin d’après-midi. Ça laisse le temps d’aller à la plage et faire du paddle. Surprise de dernière minute : mon petit frère qui a déjà remporté cette fameuse montée nous fait la surprise de passer le week-end à la maison. Il me briefe sur les différentes techniques de course. Deux par deux ou trois par trois ou une à une sur la fin de l'épreuve, les techniques varient selon les concurrents. La taille des marches : 18 centimètres de haut, 80 centimètres de large et toutes régulières. J’ai surtout peur d’avoir le tournis ! Bon, j’ai visionné les vidéos, j’ai repéré les façons de faire, mais comme toujours on a beau avoir un tactique et technique, rien ne se passe comme prévu.

La famille est là au départ. Guillaume a hâte de voir comment je vais m’en sortir sur cet exercice atypique et pas du tout préconisé avec ma fracture du bassin. Il a surtout peur que je manque une marche et me torde une cheville avant les vacances en Sicile ! Et voilà, maintenant je commence à douter. Ça serait bête de faire son Gaston !

Une fille par série. Il y a environ 10% de fille à peine sur cette édition pour une douzaine de série soit un peu plus de cent participants. Difficile d’en accepter plus question timing entre 13h et 19h. Et en fin de mois d’août, juste avant la rentrée, la course est un peu en déclin. C’est vraiment dommage car c’est une belle course avec une vue imprenable au sommet sur tout le pays bigouden. L’organisation est top et l’ambiance est là ! Il ne manque plus que la sono et un départ aux fumigènes. Mais le starter et le speaker sont là pour mettre le feu !

Derrière moi, il ne reste que la tenante du titre, Agathe Guillemot, une jeune athlète impressionnante sur heptathlon et 800m à l’avenir prometteur. Une autre pépite du demi-fond français est en vacances ici : Léna Lebrun, licenciée à Montbrizon (42) et championne de France cadette en 1500 m qui vient courir en famille.

1'30 d'effort

Le départ est donné devant le portail dans l’enclos du phare sur le ciment, puis 4 marches pour franchir le perron et la porte du Phare. Et 307 marches de granit en colimaçon jusqu’à la porte du balcon. Allez, le départ de ma série est donné. Mon tour arrive vite, un œil sur le chrono et c’est à moi. On commence par un petit sprint pour rejoindre l’escalier hélicoïdal. Avant l’escalier les petites marches de l’entrée : j’attaque dès le début d’un mauvais pied et surtout déjà sur la défensive, les épaules en arrière, pas bon pour la suite.

C’est parti pour les 295 marches restantes. J’attaque deux par deux puis ça se complique rapidement. J’alterne une par une puis deux par deux mais je sens que ça tire, j’ai peur de me blesser. A chaque renfoncement de fenêtre, les bénévoles du club encouragent et donnent des conseils. J’ai beau essayer d’agriper la rambarde, mais je me coince les doigts, je n’y arrive pas. Alors, j’essaie d’être véloce. En gros, je me fais tout en montée de genoux ! Je tente deux par deux, mais difficile à retrouver l’élan et le rythme. Je reste concentrée sur mes pieds pour ne pas rater une marche ! Pratique, l’organisation a mis des repères au sol, pas besoin de lever la tête ! Les cuisses comment à chauffer, le cardio est au taquet. L’arrivée est jugée au passage de la dernière marche au niveau du balcon. Une dernière série de 17 marches en bois mène à la lanterne métallique : c’est une rampe et c’est un pied sur la toute dernière marche qui stoppe le chrono. Elles sont vraiment difficiles ; il faut s’aider des mains et essayer de se jeter sur cette dernière marche. Heureusement, pas de photo finish, sinon ça aurait été très comique ! Au sommet, on se prend un grand bol d’air frais ; ça souffle à cette hauteur !

Ligne d'arrivée

Un défi pour tous

Pas facile ce format inédit pour moi ! Je n’ose pas imaginer ce que représente la Verticale de la Tour Eiffel où se sont plus de 7 minutes d’effort ! On peut comparer cette course du phare à un 400 mètres haies. Mais c’est surtout un défi pour tous ceux qui ont un minimum de condition physique et un certificat médical à jour. Le plus vieux des concurrents avait 85 ans ! Pas rassurant de faire monter le cardio aussi haut à cet âge ! La course est surtout l’occasion de se lancer un défi en famille ou entre amis. Et l’on peut venir déguisé ! Enfin pas trop quand même : un pompier a déjà tenté l’aventure avec tout son équipement. Il était tellement mal qu’il a tout enlevé à mi-chemin. Il n’aurait pas terminé sinon ! Guillaume a bien rigolé et on est tous allé voir le replay de ma course devant le grand d’écran. A l’écran on dirait que je fais vite (une par une) mais en fait je ne suis pas efficace, je perds un temps fou ! Bref, c’était une expérience, pas glorieuse mais bien rigolote ! Pas du tout fait pour les fondeurs et marathoniens, c’est bien trop explosif comme exercice.

Visite du phare : http://www.penmarch.fr/bouger-sortir/culture-et-loisirs/le-phare-deckmuhl/

Ils vous racontent leur visite : http://www.madameordinaire.com/2016/04/le-phare-d-eckmuhl-a-penmarc-h.html

372 vues

Posts récents

Voir tout
bottom of page