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Terre Iblee Tour, Sicile – Italie

Dernière mise à jour : 5 mars 2020


Le Terre Iblee Tour est une course pédestre à étapes, un mini challenge running sur 3 jours organisé par le club de l’ASD Atletica Tre Colli Scicli. A l’occasion de nos vacances en Sicile, difficile de résister à la tentation d’y participer. D’autant plus qu’il s’agit de toutes petites courses (21KM au cumulé), facile à case dans notre roadtrip ! Nous avions déjà participé à un challenge de ce type à Malte (lire ici) et le format nous avait séduits ! Alors, banco, on rajoute les tenues et chaussures de running dans les bagages en plus des paddles et des affaires de vélo. Guillaume n’étant pas totalement rétabli, il ne pourra malheureusement pas y participer.

Direction la Sicile: ça se passe ici

Le programme : 3 jours, 3 courses, 3 formats,

Le programme : 3 jours, 3 courses, 3 formats, le tout dans les terres Hyblaean (du nom d’une des plus anciennes colonies grecques de Sicile). En fait, cette région a surtout été rendue célèbre par la série télévisée « The Montalbano ». Les courses revisitent donc les lieux de fiction aux noms des épisodes :

  • Etape 1 – La forme de l’eau –: 8KM à Course nature sur la Plage Marina di Modica

  • Etape 2 – La danse des mouettes –6KM à Course trail dans la Montagne de Mangiagesso

  • Etape 3 – Le champ du potier –7KM à Course urbaine dans la Cité historique de Scicli

S’inscrire à l’étranger en toute facilité

L’inscription est facile, tout se fait en ligne. Le challenge est même répertorié sur le site international de AHOTU. Le prix de l’inscription varie de 30€ à 50€ en fonction de la période à laquelle vous vous enregistrez. Tout est parfaitement détaillé en ligne ce qui est très pratique quand on vient de l’étranger : prix, retrait des dossards avec dotation, horaires, parcours et traces gps, etc. En Italie, pas besoin de certificat médical, le formulaire se remplit en deux secondes et paiement en ligne. Il ne reste plus qu’à réussir à caler ces 3 jours dans le roadtrip des vacances car nous avons prévu de faire le tour de la Sicile en voiture. Au final, le challenge arrive assez rapidement, après 4 jours de visite et de route. Comme ce n’est pas la priorité, nous profitons à fond avant, pendant et après pour visiter la Sicile et découvrir de magnifiques spots en stand-up-paddle.

Retrait des dossards

Les deux premières courses ont lieu en soirée, la troisième le matin. Nous nous rendons donc le vendredi soir à la plage de « Marina di Modica », à 45min de route. Nous ne tardons pas à voir de nombreux coureurs : nous sommes bien au bon endroit. Je demande rapidement, en quelques mots d’italien (contrairement à malte, ici ça ne parle pas du tout anglais !) où se trouve le retrait des dossards. Pas d’attente, il faut dire que nous ne sommes pas très en avance et donc dans les derniers!. Je me présente avec mon petit papier et là surprise, ils associent tout de suite mon nom comme si j’étais attendue … Visiblement, je dois être la seule étrangère. Pourtant la course est dite « internationale ». Bref, on me donne le dossard N°3 et plein de goodies (tee-shirt, casquette, sac de chaussures, barres énergétiques, etc.) et même la médaille de finisher. Là encore, pas d’anglais ; je demande juste où se trouve le départ et on me précise bien d’être ponctuelle. Direction l’échauffement même s’il fait bien chaud en ce début de soirée.

Etape 1 : Marina di Modica – 8KM

La première étape est celle en bord de plage avec des passages dans le sable sur le cadre de Marina di Modica, la station balnéaire de la ville de Modica. Moins huppée que celle de Raguse, elle a su rester plus nature avec Sempieri, son petit village de pêcheurs. Au programme la mer, le Fornace et le Mannara. Environ 8KM de course forme d’aller-retour au niveau du « Fornace Penna », une ruine archéologique industrielle en bord de falaise. En fait, c’est le fameux « Mannara de Monatalbano » du petit écran. Bref, un aller dans le sable, le demi-tour dans la caillasse de la falaise, et un retour dans la pinède. Le tout au soleil couchant et parmi les baigneurs.

Les marcheurs partent 15min avant nous au lieu des 30’ initialement prévu. Une fois les marcheurs parti, il y a beaucoup moins de monde ! On se place sous l’arche. Le speaker est là, le photographe officiel aussi (Sicilia Running) et l’ouvreur à vélo qui est en fait l’organisateur. L’ambiance est bonne. Je repère rapidement une féminine en tenue d’athlé (culotte-brassière) et au bon gabarit. Avec son physique plutôt massif et carré, ça doit être une pistarde. Je sens que le départ va être rapide. Le speaker présente le challenge, la course puis introduit les favoris. Petit moment rigolo, les favoris lèvent la main puis s’avance pour faire quelques pas et reviennent se placer en première ligne. Vient le tour des féminines. Sans surprise, la pistarde, Barbara fait son show. Puis, je suis appelée … Je m’exécute comme les autres. Tient, c’est vrai elle a le dossard 2 et moi le 3. Comme c’est étrange.

Bref, le départ est donné et ça part en trombe. Je me cale derrière Barbara, mais elle part avec les hommes ; je mets 100m de distance. 3’35/kilo, ça part vraiment vite, je temporise en 3’45. Je me dis qu’elle ne tiendra peut-être pas les 8bornes comme ça. Petite boucle dans la pinède, j’aperçois Guillaume qui m’avertit aussitôt qu’il y a beaucoup plus de sable que prévu. On ressort rapidement de la pinède sinueuse et glissante, pour s’engager sur la plage. Petite réflexion stratégique : on coupe à travers le sable ou on longe la mer pour chercher le sable dur ? Je suis le mouvement sur le sol plus dur ; on ralentit en 4’10 ; j’ai toujours Barbara en ligne de mire mais elle tient fort. Je vois le fort au loin sur la falaise. 2.5km de plage puis monte sur les rochers chercher le sentier de la falaise pour contourner le fort. Attention aux appuis, attention à se tordre la cheville ! On saute sur les rochers, on double des marcheurs. Je ne vois plus Barbara. Je tente de relancer, vivement qu’on revienne sur le dur ! Petit passage sur le bitume et ravito. Je m’arrose. On redescend la falaise direction la pinède, ça fait du bien, je repasse sous les 4’ au kilo mais je sais déjà que la course est pliée. J’essaie de limiter la casse. Je termine 2ème avec 40’’ de retard sur 7,5km en 3’57 de moyenne. Je félicite la première, elle est impressionnante et très gentille. Dommage, elle ne parle pas anglais. Ce qui est bien avec la course près de la mer c’est qu’on peut aller prendre un bain direct après l’arrivée ! Je retrouve Guillaume qui part faire sa nage. Petite récup’ souple sur le sable et trempette dans l’eau au coucher de soleil.

Etape 2 : Le Trail Mangiagesso – 6KM

La deuxième étape est un mini trail dans le domaine forestier de Mangiagesso. Un décor fabuleux de pins méditerranéens, de cyprès et d’eucalyptus et une vue imprenable sur les montagnes jusqu’à la mer. Un peu plus compliqué pour trouver la zone de départ. Le domaine est protégé. Il faut se garer aux abords puis s’enfoncer dans la forêt à pied. Une vraie oasis et une destination privilégiée pour les randonneurs (tables de pique-nique, toilettes, chemins balisés, etc.). On suit le mouvement tout en discutant avec les autres coureurs dans un italien très limité. On fait de belles rencontres sur ce type de challenge. Revoir les coureurs plusieurs jours d’affilié permet de sympathiser, d’échanger davantage que lors d’une simple course. L’endroit est tout simplement magnifique ; il est sublimé à la tombée de la nuit.

Aujourd’hui, il s’agit de prendre des risques pour essayer de rattraper les secondes perdues la veille. Je repère le parcours : pas évident, de la rocaille, de belles descentes et montées, le sol est glissant avec les épines de pins et graviers. Je n’ai pris que deux paires de running : celles de footing (NB860) pour les vacances une paire de compétition typée route (NB 1400V5 RevLite), donc pas idéal du tout pour ce parcours. Il faudra faire très attention car l’idée n’est pas de se blesser pendant les vacances !

Il y a de l’ambiance au départ : sono, speaker, photographe. Tout le monde s’amuse. Les uns scrutent les résultats de la veille, les autres s’échauffent doucement, et d’autres restent à l’ombre. Il fait très lourd ce soir et pas un brin de vent.

Le départ est étroit et en montée. Stratégie oblige, personne ne prend les devants, chacun se scrute. Le départ n’est vraiment pas rapide, si bien que je me retrouve dans les premiers avec les hommes, Barbara dans la foulée. J’embraye dès le départ pour la tester et essayer de la distancer. Ça marche pendant tout juste 2.5km, puis les montées s’enchaîne, elle me revient dessus, puis me passe tout en ne cessant de regarder derrière. Autrement dit, elle contrôle totalement la course. On enchaîne les singles étroits, à doubler les marcheurs. Je perds de la distance et du rythme, puis je lâche mentalement. J’essaie de limiter les dégâts mais j’en ai un peu ras le bol du parcours et du slalom avec les marcheurs. Je me trompe de chemin puis j’entends crier en italien derrière moi. Je relève la tête et comprends vite que c’est pour moi et qu’il fallait tourner à droite au lieu de continuer de monter. Malin ! Heureusement que ce n’est qu’un mini trail de moins de 6KM ! J’entends enfin le speaker au loin, je suis bien contente d’en finir. 2è étape, et une deuxième fois à la 2nde place avec cette fois-ci un sérieux écart de 1min soir un total de 1’40 au cumulé. Une seconde étape en 4’57/kilo sur ces 5.7Km. Je continue la balade dans les bois en mode récup’ tout en admirant le coucher de soleil. Hier soir, c’était simple ravito, ce soir c’est fiesta pour le plus grand plaisir des papilles de Guillaume. L’organisation nous offre un ravito très spécial, préparé par un traiteur et pâtissier. Au menu, les spécialités locales (cannoli notamment): un régal !!!

Un ravito d'après-course gastronomique

Etape 3 : La boucle de Scicli – 7KM

Ce matin, direction la dernière ville historique de notre petit séjour en Sicile baroque : Scicli, après Modica, Raguse et Noto. Dans le programme sur internet, la troisième et dernière étape était indiquée comme la course urbaine plate. On se rend vite compte qu’à l’image de Raguse et Modica, ce n’est pas vraiment plat et qu’il s’agit d’un labyrinthe de pavés. Scicli est une bourgade blottie dans le creux d’une vallée et aux ruelles jalonnées de palais, églises et édifices baroques. C’est très charmant, un peu moins quand il s’agit de faire 5 tours de 1,5km. Au moins, en 5 tours, on a fait tout Scicli : piazza Italia, Palazzo Fava, Chiesa Madre, Chiesa San Matteo, Palazzo Bartolomeo, Palazzo Spadaro, Chiesa del Carmine, Basilique Santa Maria Magiore, etc. Je crois que Scicli a le plus grand nombre d’église au mètre carré !

Le matin, nous avons fait les bagages car après Scicli c’est direction Syracuse. Nous arrivons assez tôt dans le centre-ville. Le départ est facile à trouver puisqu’il a lieu au pied de la cathédrale, pratique ! La fanfare est déjà là à 8h du matin ! Le dimanche s’annonce radieux et encore plus chaud que les autres jours. Les marcheurs partent là encore avant nous. Il faudra à nouveau slalomer pour les doubler dans ces petites ruelles étroites.

Dernier jour et dernière étape du challenge. Tout le monde est enjoué et détendu. L’ambiance est à la fête. Je m’échauffe en faisant le tour complet de la fameuse boucle que nous prendrons à plusieurs reprises (4 tours il m’avait semblé lire). Le départ s’enfonce rapidement en forme de goulot dans les ruelles. Ça fait jouer des coudes, il ne faudra pas se laisser enfermer. Il n’y a plus rien à jouer, le classement est déjà fait : je suis 2nde, impossible de revenir sur les 1’40 de retard en 7,5KM e tla 3ème est loin derrière. Je vais essayer de gagner au moins une étape. La stratégie c’est donc de marquer à la culotte et tout tenter dans le dernier tour. Ça tombe bien, Barba arbore à nouveau son petit ensemble culotte-brassière, il ne faudra pas la lâcher. Ça part plutôt doucement entre 4’10-4’15, ça fait du bien ! En même temps avec tous ces pavés, virages, relances et bouchons, pas évident d’aller plus vite. Je la colle, je ne la lâche pas. Elle a vite compris et ne tente rien non plus. On joue coudes à coudes. On passe les 3 premiers tours côtes à côtes. Dans ma tête il n’y a que 4 tours. En plus le GPS est complètement perdu avec des mini tours. Alors, arrivées à l’arche pour s’engager sur le dernier tour, je me mets au niveau de Barbara et lui demande s’il s’agit bien du dernier tour. Surprise, il en reste deux ! Je prends un coup au moral, d’autant que je commence à avoir sacrément chaud. Je me remotive et tente de rester au contact. Je perds quelques mètres et voilà que des marcheurs nous bloquent, zut, voilà que je me prends 50m au 4èm tour. C’est un beau duel mais je la sens bien plus forte. Je fais l’effort puis je lâche mentalement. Au final, une centaine de mètre et 20’’ d’écart soit 2’ au cumulé sur les trois épreuves. Une dernière étape en 4’17/kilo. La première était vraiment plus forte, intouchable pour moi. Je m’en sors pas trop mal, pendant les vacances et en reprise depuis seulement Août au niveau de la course à pied.

Clap de fin et Remise des prix

Après les marcheurs et la course enfants, place aux récompenses. Ce qui nous laisse le temps de finir de visiter la ville de Scicli tranquillement. Un petit tour et la fanfare repart. Les touristes se font plus nombreux. Le maire de la ville est là pour les récompenses ainsi que les partenaires. Le tout est très bien organisé ; les résultats sont déjà affichés : ceux de la course du jour, ceux du classement final. Il y a des récompenses cumulées au scratch et par catégorie. Bon, du coup, ça en fait des récompenses (un cadre d'un artiste local, du fromage, du pesto bio, un sac de sport, etc.) et surtout comment on va faire rentrer tout ça dans les valises !

Ce fut un très beau challenge facile à caser dans les vacances car petites distances, donc moins de fatigue et les deux premières étapes en soirée permettent de faire plein de choses en journée. On a fait de belles rencontres malgré la barrière de la langue. Les épreuves se sont à chaque fois bien déroulées et on a surtout apprécié le super ravitaillement gastronomique dans la montagne au coucher de soleil ! Ce challenge, la 5è édition, est une vraie réussite conduite par une bonne équipe et de nombreux bénévoles. Le titre de la course « course pédestre internationale à étapes » fait sourire car dans internationale j’étais la seule étrangère, et dans "internationale" il faudrait ajouter un peu d’anglais. Mais chapeau à l’organisation et merci pour le dossard N°3 ! Je les soupçonne d’avoir fait leur enquête à la façon du commissaire « Montabano » de leur fameuse série TV ;)

Podium féminin du Challenge Terre Iblee Tour 2018
Podium partagé avec Barbara Bennici

Je recommande vivement ces courses à étapes en France comme à l’étranger. Elles ne sont pas courantes car plus compliquées à organiser mais ça en vaut le coup !

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