3h03’16, un record personnel à la clé!
Après le marathon de Valencia (lire ici) en novembre dernier et la frustration d’un chrono manqué, je me suis rapidement lancée dans une nouvelle prépa pour aller chercher la fameuse barre des 3h. L’objectif est ambitieux. La coupure hivernale fut courte car la motivation pour s’y remettre était grande. J’ai donc attaqué une préparation de 14 semaines en me laissant l’opportunité du choix du marathon.
Un grand choix de marathon en Avril
Mon coup de cœur s’est rapidement porté sur le marathon de Milan pour son intérêt touristique. Mais pour des raisons logistiques, le voyage mère-fille n’a pas pu se faire. Avec un début de prépa encourageant, j’étais vraiment motivée pour battre mon record, alors le marathon de Rotterdam s’est logiquement imposé. Pas de soucis pour le coach, puisqu’on partait sur la même date, la prépa reste donc inchangée. Les nombreux déplacements professionnels ont eu raison de mes tympans à 10 jours de l’objectif ! Verdict de l’ORL : interdiction de voyager en avion, autrement adieu Rotterdam et bonjour Paris. Bis repetita, c’est du déjà vu, retour en 2013 avec le marathon de Paris de dernière minute, et un dossard racheté. On revoit les plans, on réajuste l’objectif (3h04-3h06) et on garde la même motivation. Je fais rarement deux fois le même marathon, mais là les options sont limitées et Paris reste un très beau marathon.
Un dossard sans mon nom
J’arrive le vendredi afin de récupérer le dossard d’une personne blessée qui par la force des choses le revend au salon du running. Par chance, j’ai réussi à trouver une femme avec un SAS en 3h. Même si je ne cours pas sous mon nom l’excitation est là et la pression commence à monter.
Le plein d’énergie et de sommeil avant la course
Après la semaine agitée, je ne fais que du repos dès le vendredi. Une bonne nuit l’avant-veille et une très longue sieste le samedi après-midi ! Un repos salvateur car je sais que la nuit de la veille de course sera courte. Merci à la famille qui m’a prêté l’appartement idéalement placé ! La veille, c'est aussi le moment des devoirs: revoir les temps de passage, vérifier les difficultés du parcours. Je note tout pour mieux mémoriser et ça fait passer le temps.
Un départ en douceur
Jour J : réveil à 6h pour avaler un thé et un quart de biscuit (mon Belvita aux pépites de chocolat, petit plaisir pour la compétition). Le temps de préparer les affaires, relire ma stratégie de course et vérifier l’accès au départ, il est déjà temps de partir : 7h45 direction le départ sur les Champs-Élysées. Léger échauffement, mini gammes et petites accélérations en remontant les Champs pour se rapprocher de la ligne de départ. J’aperçois les Elites, et notamment Clémence Calvin, impressionnante de concentration et détermination … Je me dirige rapidement dans mon SAS 3h : mon départ est à 8h27 mais l’accès au SAS ferme à 8h20, il ne faut pas traîner ni se rajouter du stress.
Les Elites hommes s’élancent à 8h25 suivis du SAS préférentiel. Puis la vague de droite s’élance et mon SAS reste à l’arrêt … notre vague mettra quelques minutes de plus à s’élancer. Le départ est descendant et j’ai hâte de découvrir la nouveauté du parcours avec ce passage d côté de l’opéra Garnier. Je me force à ralentir, à contenir l’impatience. Je regarde autour de moi, j’observe et je vérifie à chaque km mon allure. Je me calque au maximum sur mes temps de passage. La stratégie du jour est d’arriver fraîche au 30km, point où mon frère m’attend pour m’accompagner sur la fin et accélérer progressivement. Passage au 5km en 22’, 10km en 44’, c’est nickel, je me sens bien. La température est idéale. Je prends soin de boire à chaque ravitaillement quitte à perdre du temps. Je commence à remonter et voir des têtes connues. Je comprends vite que ce sont les coureurs de la vague de droite, donc pas de panique, je poursuis mon bout de chemin vers le semi en 1h32. C’est méga lent (A Valencia, j’étais passée en 1h29 …). Je ne panique pas et je vais d’objectif en objectif : 25ème, 28ème, 30ème.
Un negative split
Je repère rapidement mon frère posté entre le 28ème et le 30ème, avant le tunnel. Ouf, c’était le petit stress de se manquer tellement il y a du monde et que j’étais loin de la flamme des 3h. Il me trouve en bonne forme et se met à imposer une grosse cadence : boom, on passe en 4’04, 4’05 d’un coup ! Petite frayeur, je tempère et on repasse en 4’24, car je sais qu’il y a une grosse difficulté : la côte du 34ème. Un petit coucou à la cousine violoniste qui découvre pour la première fois l’ambiance d’un marathon, un univers totalement inconnu pour elle. Elle me voit au tout dernier moment et n’arrive pas à sortir l’appareil photo à temps, et mon groupe rigole de ce petit moment ! Trop tard pour la photo, nous sommes déjà passés. Le bois de Boulogne est plutôt descendant, on remet du rythme.
Les derniers kilomètres sont durs!
C’est agréable de ne pas subir son marathon et d’être bien psychologiquement tout le long. J’ai néanmoins un moment de doute quand les douleurs aux ischio puis aux fessiers arrivent. D’autant plus que la fin pour sortir de Boulogne, du 39ème au 42ème est un long faux-plat montant. Les derniers kilomètres sont durs. Je sais que je suis dans les temps mais je ne suis pas sûre, pas assez lucide. Au dernier ravito, je marche sur un bouchon de bouteille d’eau et me crée une vive douleur sous les orteils. Je finis en clopinant. Je devine que je suis dans un bon chrono. Je n’ai jamais vu les flammes des 3h, alors en passant la ligne d’arrivée je suis un peu perdue. Le chrono au-dessus de moi affiche 3h08/09 … Je mets un temps à regarder la montre (que j’oublie de stopper). Mon frère me confirme le temps : 3h03’16, je n’en reviens pas. Ce n’était pas la grande forme en mars et encore moi le poids de forme pour la perf’ !
Des retrouvailles émouvantes
Je plane un peu, contente, fatiguée et je commence que maintenant à ressentir le froid. Je file directement chercher la médaille et le tee-shirt de finisher pour enfiler une deuxième couche. A peine habillée de mon beau tee-shirt rouge, qu’une petite puce en bleu m’attrape par derrière : c’est Floriane (alias Runflow), du Team Marathoniack (et Asics Frontrunner). On se connaît, on se suit dans les chronos, elle est très forte et tellement gentille, en plus d’être charmante. Je la soupçonne d’avoir réussi la barre des 3h (j’imagine un 2h58/59, ce que je vise moi, un jour). Et là, la puce, tout sourire, encore sous endorphines, m’annonce un 2h55 !!!! J’ai envie de lui sauter dans les bras, je suis si heureuse pour elle. Elle est contente pour moi aussi car c’est mon record ! Elle était là à Valencia l’an dernier, et on se retrouve à nouveau sur un marathon. Que d’émotions. Deuxième effet : je m’enquiers aussitôt du chrono de Nicolas Navarro, Team Marathoniack aussi : 2h11’53, à quelques secondes de la qualification pour Tokyo ! Enorme, j’ai les larmes aux yeux. On immortalise ce moment avec une belle photo, elle toute fraîche, moi pâle et pas coiffée. Merci Flo, Je garderai pour toujours un souvenir de cette course.
Des conditions idéales pour une performance sur ce marathon de Paris. Une bonne ambiance, mais toujours pas la folie espagnole. Une stratégie de course suivie à la lettre (pour une fois !), Coach Jérôme peut être fier ; il planche déjà sur la prépa pour le prochain ! Un pacer de luxe, après mon petit frère sur le marathon de Rennes (lire ici) en 2016, c’était au tour du grand frère de s’y coller. Même habillé en touriste, il a adoré ! Maintenant place à la coupure et surtout aux vacances avec le Stage Triathlon à Majorque.
Le marathon de Paris, la plus belle ville du monde, Capitale de l'Amour, le marathon des Amoureux
Les temps forts de la prépa :
Semi-marathon de Cannes : 1h27
1 semaine stage Azur : 400km vélo, 125km à pied
10km de Plogonnec-Quimper : 37’34
Chaussures
New Balance 1400
Photos: crédit photos
@MarathondeParisOfficiel
📸 Thomas Maheux / A.S.O.
📸 Nicolas Jacquemin , Photographe