Le début d’année était axé course à pied avec le marathon de Paris (lire ici). La suite, avec le stage triathlon à Majorque se voulait orienté vers le triple effort. Hélas, pour des raisons météo, nous avons dû renonce au triathlon du Smenoz ainsi qu’à celui de Baudreix. Si bien qu’au final la saison est presque terminée et je n’ai pas fait une seule compétition. Banco, on décide de trouver un format longue distance sur le chemin des vacances. On coche donc le Triathlon du Mont Blanc : 1900m natation, 70km vélo +1850m, 21km course.
Pourquoi le MontBlanc Man ?
Le décor, sur la base nautique du lac de Passy, au pied du Mont Blanc
Le profil et son dénivelé à vélo
La course à pied plutôt roulante, pas trop typée trail
Une course faite pour les amoureux de la montagne !
Hé oui, du côté du Mont Blanc il n’y a pas que l’UTMB !
Un week-end de courses
L’évènement propose plusieurs courses réparties sur le week-end : S, cross XS, M, M relais et L. Le longue distance n’a lieu que le dimanche. Nous arrivons donc à Chamonix pour le week-end. Cela nous permet de récupérer les dossards et de repérer le parcours, notamment à vélo. Nous arrivons juste pour l’arrivée des copines, les sœurs Héliou, qui nous débriefent de la course. Le vélo s’annonce d’ores et déjà compliqué et le danger n’est pas qu’en descente … visiblement en montée ça bouchonne. Côté température de l’eau, c’est juste sous la limite, combinaison autorisée. A confirmer le dimanche matin aux aurores. Un petit tour en ville et c’est déjà l’heure des préparatifs. Le départ est donné dimanche à 9h.
La course : le Mont-Blanc Man
L’arrivée au petit matin sur le départ de natation est magique. Un voile brumeux plonge le lac dans une ambiance mystique. L’ombre du massif du Mont Blanc se reflète sur le lac. Le soleil est en train de se lever juste devant nous. Heureusement que j’ai les lunettes teintées.
La Natation : un peu de rab, 2300m
Nous ne sommes pas très nombreux (280 dont 40 femmes). La course a un grand nom, mais n’est pas très connue.
Le départ est commun mais les hommes (bonnet bleu) partent sur la gauche et les femmes (bonnet violet) à droite. Le parcours est assez simple puisqu’il s’agit de faire le tour complet du lac en prenant les bouées par la gauche. N’étant pas très à l’aise en natation et voulant éviter la machine à laver, je me positionne vers le fond et m’avance dans l’eau en trottinant dès le départ donné.
Très vite, on ne voit pas grand-chose. Des groupes, ou plutôt des files se forment. Je reste sur la partie intérieure du lac. Je vois bien la bouée jaune tout au fond du lac. Je me cale dans un groupe et fais confiance, en bon mouton, je suis. Le soleil s’est levé. Avec la réverbération, on ne voit pas grand-chose devant nous. Subitement j’entends des coups de sifflets. Je vérifie devant moi, je vois la bouée, c’est bon, j’ignore, je suis toujours mon groupe. Cette fois-ci, le bateau se rapproche : c’est pour nous … Mon groupe a visé la bouée au fond du lac sans voir qu’il y en avait une autre à gauche, pour bien faire le contour du lac. Ça râle beaucoup, mais pas le choix, nous devons retourner à l’autre bouée. On a gagné un aller-retour. La motivation en prend un coup. La natation est mon point faible. Je n’aime pas ça du tout et je n’avance pas. Alors, en plus je me rajoute du chemin. Je rumine mais redouble d’effort. Je me remets dans le rythme et envoie tout le retour. Soleil dans le dos, arche à l’horizon, du monde à doubler, ça va mieux. J’ai l’impression de faire une bonne remontée. Je sors péniblement de l’eau et jette un coup d’œil à la montre : environ 40min, j’avais plutôt misé sur 36’/38’ .. ça commence bien. La transition sur le sable et le tapis est agréable. Bien sûr, il n’y a plus beaucoup de vélo dans le parc. Celui de Guillaume n’est plus là depuis un moment. J’espère qu’il a mieux géré sa natation que moi, d’autant plus que c’est son premier longue distance. C’est parti pour le vélo, avec mon anti-sèche scotchée sur le cadre : une côte, un col, une descente, le gros col et le retour à bloc.
Le vélo : frustration et danger
Le vélo c’est la partie la plus agréable. C’est aussi la plus longue et la moins exigeante physiquement. Le cardio ne tape pas et on peut regarder le paysage. Et il est à couper le souffle !
Je démarre sur un bon rythme, prête à en découdre dans la fameuse côte de Domancy. J’ai beaucoup moins roulé cette année, beaucoup moins de dénivelé dans les jambes alors je ne sais pas comment mon corps va réagir devant ce chantier. Finalement ça répond très bien. Depuis Sallanches en montant vers Megève, cette montée fut célèbre grâce aux championnats du monde de cyclisme remportés par Bernard Hinault en 1980. La côte de Domancy c’est 3km à 8,5% de moyenne, 796mD+. Mais c’est surtout le kilomètre 3km de la course : ça pique d’entrée de jeu ! Mais je me régale (13kmh c’est un bon rythme pour moi) et commence à reprendre quelques féminines.
Léger répit et on enchaîne sur la longue montée de Bettex : 10km à 8,5% de moyenne. L’allure diminue mais je continue à remonter du monde. Le premier ravitaillement est au sommet, sur le parking. Je tente de prendre un bidon mais il ne rentre pas dans mon porte-bidon. Alors, je perds un peu de temps à recharger le mien. Je commence la descente et déjà des féminines me doublent. La descente est délicate avec des virages en épingle et le précipice en bord de route. Inutile de prendre des risques, je freine à fond. Bim, un tracteur … Bon, je me cale derrière, impossible de doubler. En fait, si, une fille tente le coup alors qu’il y a une voiture en face. Pour moi, non merci, ça sera la fin de descente derrière le tracteur. Je relance vers Saint-Gervais : embouteillage au rond-point. Décidément, ce n’est pas de chance. Je me retrouve seule sur le plat à l’approche du dernier col : Plaine de Joux.
Il s’agit du col le plus long avec ses 14,5km et ses 5,6% de moyenne. Uen montée plutôt régulière. Les pourcentages les plus durs sont les derniers km. Dès la première pente, je rattrape quelques féminines. On s’encourage. Elles s’amusent de me voir revenir et les doubler. On se dit qu’on se reverra dans la descente. Tout ce que je gagne en montée, je le perds aussitôt en descente. La montée du col est longue mais toute la fin de parcours descend. Il faut donc faire l’effort maintenant. Je remonte sur de grands gaillards, qui me doubleront comme des fusées en descente. Heureusement, la copine Alice nous avait prévenus du chantier même en montée. Difficile à croire, mais oui, ça bouchonne en montée car la région est très touristique encore plus en plein mois d’août. Alors, on essaie de slalomer tant bien que mal mais c’est dangereux. Enfin, le sommet. Petit ravito. Même problème, pas possible de prendre un bidon et on m’interdit de remplir le mien. Bon, ce n’est pas grave, la suite ce n’est que de la descente et retour au parc. Je m’élance dans la descente avec beaucoup d’appréhension vue la circulation. Je manque de chuter et de me prendre une voiture à plusieurs reprises, alors c’est à nouveau une descente au ralenti. Le moral en prend un coup ! J’essaie de compter les féminines vu qu’on se croise. J’ai l’impression d’être dans les 15 à peu près. Sur la fin du parcours, je me motive à remonter un groupe en ligne de mire. Et dans les trois derniers km de retour vers le lac, je me régale. Un beau finish qui fait du bien ! Un vélo bouclé en 3h15 pour 70km et ses 1850m de dénivelé positif, soit une petite moyenne de 21,5kmh. Avec une vitesse max de 43kmh en descente, et une moyenne plutôt autour des 36kmh …
Transition T2
Une transition toujours aussi lente. Le vélo de Guillaume est là, ouf pas de pépins en descente. Je prends le temps de boire, faire mes lacets et un arrêt aux toilettes. Je ne suis pas là pour faire une performance, alors je prends mon temps.
La course à pied : un semi-marathon mi-cross mi-route
La course à pied, c’est le moment que je préfère : retrouver les pieds sur la terre ferme. Je sors tout juste du parc que j’entends une voix m’interpeller : surprise et déception, c’est Guillaume qui est sur le bas-côté. Visiblement, il a été contraint à l’abandon. Le moral en prend encore un coup, décidément ce n’est pas un bon jour. Je lui demande s’il veut que j’arrête moi aussi (en fait, nous devons enchainer avec les vacances en Italie et prendre l’appartement avant la soirée). Je débute ma course à pied sur un petit rythme en 4’45 pour le premier tour de lac. C’est un rythme correct. Le terrain de la base nautique est roulant avec quelques bosses. Le parcours dans les bois est un peu moins agréable, plutôt typé trail. Premier tour et aucune féminine en vue. En plus, il y a les relais et ensuite je me mélange les tours, donc impossible de savoir où j’en suis. Guillaume ne le sait pas non plus, je considère que je dois être mal placée, moi qui espérais un petit top10. Les deux autres tours se font donc sans conviction, avec des arrêts prudents aux ravitaillements pour bien m’hydrater. Le but est de ne pas se blesser et de pouvoir enchaîner avec des vacances sportives, y compris ma prépa marathon. La tête de course me double, ils ont une belle allure. C’est toujours impressionnant de voir les premiers ! Je finis mon semi-marathon en 1h45 sans trop de fatigue ni de casse musculaire.
Nous ne traînons pas car il nous faut récupérer les affaires au parc puis prendre la route. Un petit saut dans le lac pour se rafraîchir complétement et admirer le site. C’est un site idéal pour cette épreuve. Les résultats sont rapidement publiés et c’est finalement un top10 avec une 8ème place en Senior et le 2è meilleur temps en course à pied (à 10min de la 1ère Virginie Lemay, une belle athlète). Ça redonne du baume au cœur, mais ce n’est pas une épreuve que je recommande ni que je referais. Le parcours vélo est bien trop dangereux car il n’est pas possible de fermer la route pour la course. Mais j’en garde néanmoins un bon souvenir et des paysages plein la tête.
Maintenant place aux vacances! Après la Bretagne en Juillet et le marathon des Etoiles (lire ici), direction l’Italie du nord (Gênes, Portofino, les Cinqua Terre) pour un programme sportif: vélo, stand-up paddle et sightjogging.
Liens utiles:
Le site de la course: https://montblanc-triathlon.fr/
La page facebook de la course : https://www.facebook.com/montblanctriathlon/
Les résultats sur T2 area : https://www.t2area.com/mont-blanc-triathlon.html
Matériel
Combinaison Orca S6
Vélo Giant Propel Advanced, cassette 11x28
Chaussures course à pied Ne Balance 1400
Mon Résultat:
9è féminine au scratch
8è senior femmes
Natation (2300m) : 42'45 (197)
Vélo 70K, 1850D+ : 3h16 (131)
CAP (21,6km) : 1h48 (43)
Temps général: 5h50