CAMPILARO 2017 : Reportage en photos sur une course pas comme les autres
Après l'arrêt prématuré de ma saison de triathlon, il me fallait un objectif sportif pour cet été. J’ai goûté aux cyclosportives (Ariégeoise, Pyrénéenne) puis je me suis pris au jeu. Alors quand je tombe sur l'affiche de la Campilaro : 4 étapes en 3 jours, je fonce ! En plus, un ami (William) l’a fait l’an dernier et en était très content. Il m’en a notamment venté son organisation. La Campilaro, Quésaco? On vous en parlait ici, il y a quelques jours. Il s'agit d'un format d’épreuve cycliste aujourd’hui unique en France: une course à étapes où seules les montées sont chronométrées et donnent lui à un classement, soit 4 étapes, 350 kms, 8 cols, 8300m de dénivelé positif.
C’est donc avec Marina comme intendante, assistante et supportrice que nous nous rendons à Saint-Lary-Soulan pour le départ de la 1ére étape. Retrait des dossards et petit briefing avec les organisateurs vu que nous n’avons pas pu nous rendre au briefing officiel d’avant course la veille au soir lors de la pasta party (boulot oblige!).
ETAPE 1 : Dimanche 23 Juillet 2017 -SAINT-LARY-SOULAN - LUCHON, 121KM, 2500m D+
Ce dimanche matin le temps est maussade avec un léger crachin mais l’ambiance est là. L’étape démarre par une longue portion non chronométrée, dite de transition : 48 km de faux plat descendant de Saint-Lary à Saint-Bertrand de Comminges. Je décide donc de bien me couvrir avec manchettes, tee-shirt sous le maillot et veste.
Le départ de la course en compagnie de la mascotte officielle (« Patou ») de la Campilaro se fait tranquillement. Personne ne se bouscule et tout le monde commence un peu à discuter et découvrir ses compagnons de course pour les 3 prochains jours car l'ADN de cette course alternant portion de transition et portion chronométrée est bien là : permettre aux concurrents de ne pas toujours être au carton et de pouvoir discuter, débriefer, rigoler tranquillement.
Traversée en peloton de la vallée d’Oueil. L’organisation a tout prévu à l’approche de Saint-Bertrand de Comminges, 1er point chono de la journée. Des petits panneaux de décompte affichent le nombre de kilomètres restant avant le point chrono : 5km, 4km, 3km, 2km, 1km. Puis des "radars", pour scanner les puces à l'entrée et à la sortie des zones chrono, indiquent le début de la portion chronométrée. 5,4,3,2,1 et hop c'est parti ! Le changement de rythme est immédiat. Pas le temps d'admirer la Cité médiévale qui s'offre à nous sur les hauteurs.
Le peloton explose et c'est en file indienne qu’on avale les 14km de faux plat montant entre Saint-Bertrand de Comminges et le village de Mauléon-Barousse pied du premier col de la Campilaro : le Port de Balès (19KM, 1755m). Un col classé hors catégorie que j’avais repéré lors de la journée du tour de France 2017. Les premiers kilomètres de ce col de 19km ne sont pas très durs. Les 8 premiers kilomètres a 4% seront avalés à plus de 26km/h de moyenne et pourtant nous sommes encore nombreux dans le groupe.
A 10km du sommet, la montée démarre véritablement. Le groupe éclate enfin. Je décide de me tester un peu et tente de suivre les premiers. Mais l’affaire va un peu vite : au bout de 2 km je me laisse décrocher jusqu'à me retrouver dans un petit groupe de 4 coureurs à 4km du sommet. Il semblerait que seuls 6 coureurs sont devant nous. Mais dès le début de l’ascension je me rends compte que je n'ai pas vu les favoris de la course : les coureurs de l'AC Orsay (Emmanuel Hollebeke & Guillaume Cloitre) qui ont fini l'année dernière premier et deuxième … ils ont du faire une pause juste à Saint-Bertrand de Comminges pour mieux rouler en équipe. J’avais vu juste : à 1 km du sommet, 2 fusées orange me doublent à un rythme impressionnant.
En attendant, je suis toujours dans le groupe de 4 mais à 2 km du sommet alors que tout allait bien jusque-là plus de gaz, je suis obligé de laisse filer mes compagnons. Peut-être ai-je été trop présomptueux en début de col ou alors serait-ce le stress de rouler en gros peloton en début de course. La fin du col se termine malheureusement en pleine brume : impossible d’y voir grand-chose ! Dommage pour les nombreux étrangers (belges, mexicains, roumains et même canadiens et néo-zélandais) qui ne pourront pas admirer le magnifique paysage de nos Pyrénées. Fin de la première portion chronométrée : arrivée en 12ème position, mais 13eme temps.
Une pause s’impose pour bien se ravitailler et remettre la veste pour descendre. Je ne m’attarde pas trop. Je veux pouvoir partir avant les autres pour descendre tout doucement, sans prendre de risques et ainsi attendre tout le monde à Bagnères de Luchon, début de la seconde portion chronométrée du jour. La deuxième difficulté qui nous attend est la montée de l’Hospice de France. Celui-ci aussi je l’ai repéré ce mois-ci. Je sais donc que les 1ers kilomètres de cette montée de 11,5km alternent coup de culs et faux plat. Il vaut mieux donc rester en groupe jusqu’aux 3 derniers kilomètres à plus de 11 % où là chacun fera ce qu’il pourra.
Mais mes plans tombent très vite à l’eau ! J’ai le boyau avant sous gonflé … en fait, je suis en train de faire une crevaison lente ! Mon groupe file et je me retrouve à l’arrière. Devant Damien, compère de la 1ère ascension, roule pour aller vite prévenir Marina qui a une roue de secours. 1Km plus loin, faux plat en descente, à l’amorce d’un virage ma roue part en planche et c’est la chute ! Heureusement étant dernier du groupe, je n’entraîne personne avec moi. La chute me secoue. Je m’assois pour reprendre mes esprits et faire l’état des lieux de moi et de mon vélo. Rien de cassé en apparence. Juste un peu râpé sur les avant-bras et la cuisse. La radio post-Campilaro montrera une fracture de l'épine de l’omoplate. Côté vélo, les cocottes ont pris un coup sinon tout est OK. On peut repartir. Je ne vais pas vite à ce moment-là avec une roue dégonflée et les bras en sang. A petit rythme et tout en prudence, je parviens néanmoins à remonter des coureurs qui m’ont doublé pendant mes quelques minutes de « pause ». Heureusement Marina déboule rapidement. Changement de roue éclair digne des pros du tour de France avec poussette en prime pour repartir ! Hélas, le cœur n’y est plus. Toute première chute à vélo : je suis encore un peu sonné. Les derniers kilomètres sont terribles avec des pentes à 16 %. Je maudis à ce moment-là mon plateau de 39 dents et envie ceux qui ont un 34. Je finis le dernier rampaillon de l’arrivée sous les vivas d’un groupe d’enfants en délire ! 47è temps sur cette montée : le moindre pépin coûte cher tout de suite.
Au terminus de la route, au pied du Port de Venasque, lieu historique de passage entre la France et l’Espagne, mais pas trop la tête à admirer le paysage et les ânes.
Je reprend mon souffle puis j’explique aux autres ma mésaventure. Je suis pris en charge par l’équipe médicale de l’organisation : un médecin et une infirmière super sympa ! Petit moral et inquiétudes pour la suite de la course. Nous rentrons rapidement en voiture direction le Parc du Casino de Bagnères de Luchon où catering et assistance mécanique nous attendent. Le top au niveau organisation ! Je laisse tombe ma monture pour une remise en état et un changement express du boyau.
L’organisation a prévu les choses en grand : le repas d’après course nous est concocté par Bicoq traiteur. Un repas sain, équilibré et délicieux pour bien recharger les batteries ! 15h00, il est temps de se rendre à l’hôtel : massage, douche, récup avant le débriefing de 18h30. Le temps passe vite ! C’est tout juste si on peut faire une sieste qu’il est déjà l’heure de se rendre au débrief. Petit exposé sur la journée écoulée et les résultats du jour. Puis, présentation de la deuxième journée de course avec les principales difficultés qui nous attendent. Les classements tombent et mes espoirs avec : je suis 22eme. Le Top 10 n’est désormais plus jouable. Les 2 fusées de l’AC Orsay Emmanuel Hollebaeke et Guillaume Cloitre sont loin devant aux deux premières positions et semblent intouchables chacun ayant remportés son chrono. Demain est un autre jour.
RESULTATS:
Chrono 1 - Port de Balès : 13è, 1h23
Chrono 2 - Hospice de France: 43è, 49'55
Classement Général : 22è
ETAPE 2 : Lundi 24 Juillet 2017 - LUCHON-SUPERBAGNERES, 36.4KM, +1180m
Après une nuit où le sommeil est vite arrivé, c'est sous la brume et la pluie que nous nous réveillons à 7h à Bagnères de Luchon. Mon bras et ma plaie à la hanche me font toujours mal. Je craignais que la douleur s’aggrave à froid mais ce n'est heureusement pas le cas.
Le départ a lieu à 8h30. Il ne faut pas tarder car le format est celui d’un sprint ce matin : montée sèche de Superbagnères, 18KM, 1800m D+. pour rendre hommage à Federico Bahamontes, le meilleur grimpeur de l’histoire du Tour de France détenteur du record sur ce col en 47 min et 23 secondes en 1962 (sur 18,250 km) contre 53'59 pour Bernard Hinault en 1979 (sur 23,870 km) C'est une nouveauté de cette 3ème édition en plus de doubler avec deux épreuves aujourd'hui. Autant dire que la grande difficulté sera la gestion de la journée et de la récupération.
Sprint d'emblée, il va donc falloir bien s’échauffer avant. L'appel des coureurs se fait à 8h15. Seul petit couac de l’organisation durant ces 3 jours : les coureurs sont invités a se présenter sur la ligne de départ dans l’ordre de leur dossard et non celui du classement général. Léger grognement de la part des coureurs comme moi qui sont bien classés au classement général mais avec des dossards au-dessus de 100, donc relégué au fond de la ligne... Il va falloir se démener pour remonter dès le départ surtout avec un format aussi rapide.
Le départ est lancé tel un boulet de canon sur les 6 premiers kilomètres identiques à la montée de l’Hospice de France. Autant dire sur des coups de culs et faux plats : une montée à tambour battant ! Les groupes se désagrègent rapidement et je suis obligé de reprendre un peu mon souffle. Le départ a été trop rapide pour moi. Je mets 1 à 2 km avec un groupe de 4 pour me refaire. Puis, je monte au train en menant mon groupe dans les plus forts pourcentages sous la pluie. Les paysages doivent être somptueux ... mais on ne verra rien aujourd’hui !
A 3 km du sommet nous ne sommes plus que 2. La pente devient moins raide. Nous nous entraidons.
A 800m de l’arrivée, j’aperçois un coureur au loin. Je tente le coup : je sprinte. J’arrive presque à son niveau mais il n’a pas dit son dernier mot et l’emporte. Il faut dire que ce dernier kilomètre est à plus de 9%! Je finis donc 12eme de cette étape. Il paraît que la vue est époustouflante avec à un 360 degrés sur les Pyrénées : massif de la Maladeta et l’Aneto (3404m) ... Comme au Port de Balès hier, on n'y verra pas plus aujourd'hui!
RESULTATS:
Chrono 1 - Superbagnères : 12è,1h02
Maintenant c’est la course dans la course : Il y a deux étapes aujourd’hui et la prochaine démarre à 13h. Il est donc primordial de bien gérer la récupération ce matin. Petit stop à l’hôtel : massage, douche, pansements, etc. Il est déjà 11h, l’heure du repas de la course. Comme hier, le repas est succulent. Mais nous ne tardons pas trop car il faut pouvoir digérer à temps, libérer la chambre d’hôtel et se présenter au départ pour l’appel. Déjà que moi qui suis arrivé dans les premiers, je trouve que c'est un peu juste au niveau timing, je me demande comment font ceux sont arrivés 45min voire 1 h après moi ! Les organisateurs s’en rendent comptent et décalent le départ de 15min.
ETAPE 3 : Lundi 24 Juillet 2017 - LUCHON > PORT DE LA BONAIGA, 80KM, +2100m
Pour cette troisième étape, c’est direction l’Espagne ! Cette étape présente deux cols : le Portillon (transition) et la Bonaigua (Chrono). La transition fait donc 18 km pour monter et descendre le Col du Portillon jusqu’à Bossost. A partir de Bossost débute la portion chronométrée de 40km qui commence à grimper seulement à partir de Baqueira jusqu’à la Bonaigua. On va passer de 727m d’altitude à 2072m! C'est la première fois que je vais dépasser les 2000m. Le plus haut col cette année était le Mont Ventoux.
La montée du Portillon à faible allure permet de discuter, rigoler, faire des photos. Bonne petite mise en jambe : 10.20 km à 6.5% de moyenne, avec au km 4,8 avec 300 m à 14% !
Puis, nous basculons en Espagne escortés par la Guardia Civil. Dans cette descente, je me reconcentre. Même si les premiers du classement général avec qui je suis ne descendent pas à fond, pour ma part il me faut m’employer un peu pour rester au contact. C’est à la fin de la descente à Bossost que démarre le point chrono (38km): un faux-plat montant de 15,5 km pour rejoindre Vielha puis une longue et régulière montée du Port de la Bonaigua (23 km à 4,8%) C'est vraiment à ce moment-là de la course que j’ai pu réaliser que les sections de transition étaient autant un moment de convivialité mais surtout un moment où les stratégies de course pouvaient se faire et se défaire. En effet, je me retrouve dans un beau groupe d’une quinzaine de personnes pour entamer un long faux plat montant. D’autres coureurs ont pris leur temps (trop) au ravitaillement du Col du Portillon ; ils se retrouvent donc seuls sur ce faux plat montant de 30bornes. D’autres encore ont fait le choix de partir seul devant car ils ne sont pas bon grimpeur. Un choix ou l’autre, ils perdront pas mal de temps. Il fallait rester grouper. Je suis donc dans le bon groupe. Il faut tout faire pour s’y accrocher. Ça roule à plus de 35km/h en faux plat montant sur une route détrempée. Je me rends compte que je ne suis toujours pas un gros rouleur. Cette portion fut sûrement la plus difficile de toute ma Campi.
Je n’attends qu’une chose que la pente s’élève enfin pour faire éclater ce groupe et que chacun prenne son rythme de croisière. Hélas, il faudra attendra la station de Baqueirat-Beret. Les attaques commencent à fuser. Certains coureurs filent faire un baroud d’honneur solitaire comme José Zueres et Fabrice Rousse. Ils termineront respectivement 4eme et 3ème. Fabrice prendra même le premier temps de l’étape ! Il sera donc le seul à avoir mis fin à la suprématie de l’AC Orsay durant ces 3 jours de course.
La pente n’est pas suffisamment raide avec un kilomètre seulement à 7% et le reste à 6% pour que je puisse m’envoler seul. Je reste donc dans un groupe de 4 coureurs.
A 700 m de l’arrivée, je déclenche le sprint. Un peu trop tôt ! Je me fais méchamment contré par Olivier et Mathieu. Je termine donc 3ème du groupe de 4. Difficile sur le moment de connaître le classement de l’étape. Je rentre en voiture avec Marina à Vielha, ville étape. Damien qui n'était vraiment pas bien cette après-midi (difficulté dans le plat et fringale dans la montée) a basculé de l’autre côté de la Bonaiga au lieu de rebrousser chemin vers Vielha ! Heureusement pour lui, les organisateurs viendront le rechercher, une heure plus tard … Il s’est fait une belle frayeur de devoir monter le col de l’autre côté ! En voilà une anecdote de la Campilaro 2017.
Arrivée à Vielha, nouveau passage au stand de l’assistance mécanique : mon pédalier craque un peu. Direction l’hôtel. A peine le temps de poser les affaires qu’il est déjà temps d’aller au débriefing : une journée haletante !
Le débriefing permet encore une fois de repérer la course de demain. Vielha, ville étape cette année, est à l'honneur. Les représentants de la mairie et du tourisme ont pris la parole pour accueillir chaleureusement ce peloton de coureurs. Cela nous rappelle que le Val d'Aran est tout comme les Haute-Pyrénées une terre de cycliste. C’est aussi l’occasion pour l’organisation de collecter les avis positifs et négatifs sur cette 3è édition et ses nouveautés (l’Espagne, 2 étapes le même jour, etc.). Le classement est dévoilé : ce soir, je remonte au classement général. Je passe de la 22ème à la 17ème.
Petite balade à pied dans Vielha. Soirée express : repas, dodo. Demain le départ est avancé à à 8h15.
RESULTATS:
Chrono 1 - Port de la Bonaiga : 13è, 1h38
Classement Général : 17è
ETAPE 4 : Mardi 25 Juillet 2017 - VIELHA > LUCHON, 108KM, +2500m
Une seule étape au programme mais pas la plus facile. Avec au menu du jour une trilogie pyrénéenne des plus classiques avec trois cols parmi les plus harpentés par le Tour de France et la Vuelta : Portillon (Transition), Peyresourde (Chrono 1) et Azet (Chrono 2). Soit un total de 100 km pour boucler la boucle et revenir sur Saint-Lary.
Le départ tranquille entre Vielha et Bossost permet de s’apercevoir que ce tronçon de 15km fait en sens inverse à vive allure hier n’était pas si plat que ça ! Je comprends mieux pourquoi j’ai autant souffert.
Escortés à nouveau par la Guardia Civil, nous entamons le col du Portillon (par Bossost). Versant plus facile avec ses 8.7 km à 6.8 %. Une jolie montée de avec tout au long du tracé des stèles des « espagnols » vainqueurs du Tour de France : Bahamontes, Ocana, Delgado, Indurain, Pereiro, Contador. Cette portion dite de transtion nous permet de nous dévêtir un peu après un départ de Vielha bien frais. Peut-être verrons-nous le soleil aujourd’hui ?
Au sommet, c’est la frontière. Passage en France et descente du Portillon pour basculer sur Luchon. Nous arrivons à Antignac pour un regroupement général avant la 1ere portion chronométrée du jour. Seulement 4km de plat nous séparent de Bagnères de Luchon. Arrivés au pied des 14 km à 6.9% du col de Peyresourde, la course s’emballe ! De nombreux changements de rythme ont lieu. C’est difficile de rester dans le groupe de tête. Au bout de 2km, je décide de lever le pied et d’attendre 2 coureurs derrière moi : Olivier et Mathieu, mes compères d’hier dans la Bonaigua.
Le temps de reprendre mon souffle, j’imprime à nouveau un bon rythme. Olivier saute du coup. Nous ne sommes plus que deux à nous relayer. Malgré tout, nous revenons petit à petit sur 2 coureurs.A 3/4 km du sommet, Damien remonte de l’arrière ! On prend aussitôt sa roue. Il est vraiment costaud ! il nous donne l’impulsion pour rentrer sur les 2 coureurs devant nous, on ne lâche plus sa roue. A 1 km du sommet, nous avons même 2 autres proies en ligne de mire. Nous arrivons à rentrer dessus mais c'est au sprint que se fait la fin de l’ascension. Les efforts déployés pour rentrer ne me permettent pas de les doubler tous les 2. Je finis néanmoins à une belle 10ème place. Ce fut une montée très plaisante, enfin sous le soleil ! Et surtout, d’après Strava je l’ai avalé a 17,2km/h, pas mal!!!
Le film de la remontée dans le Peyresourde emmenés par Damien Fenasse :
Au sommet (1569 m), on bascule dans les Hautes-Pyrénées et aperçoit le sommet du col d’Azet. Mais avant, il faut filer vers Arreau. 20 kilomètres de descente pour rejoindre le village de Cadéac, départ du dernier point chrono.
Bon ravito et debrief en haut de Peyresourde. J’en oublie de partir un peu en avance. Je galère donc dès le début de la descente vers Arreau pour suivre mes compagnons. Autant mon épaule ne me fait pas trop souffrir en montée, autant en descente c’est beaucoup plus pénible ! Je commence à m’inquiéter des mètres perdus avant la future portion chrono. Alors je relance dans chaque ligne droite. Heureusement en fin de descente tout le monde ralenti. Mais j’ai lâché pas mal d’énergie dans cette affaire.
Départ de la dernière portion à Cadéac : 10 km nous séparent de Saint-Lary-Soulan et du Col d’Azet. Les 2 premiers du classement se tenant en quelques secondes tout comme les 3eme et 4eme ceux-ci la jouent stratégique. Ils ne voient pas l’intérêt de mener un gros rythme. Les autres se contentent donc de suivre et de ne pas s’épuiser avant le dernier gros morceau de ces 3 jours éreintants. A cette faible vitesse, 2/3 coureurs décident de s’échapper et prendre quelques secondes d’avance avant l’ascension.
Le col d’Azet, je le connais par l’autre côté. Il semble moins impressionnant sur le papier avec ses 10.5km a 7.3%. Mais plusieurs passages colorés en rouge indiquent une pente à plus de 10%. Il faut donc s’en méfier. Et avec raison ! A 3 km du départ se dresse devant nous la première " section rouge" : un mur à 13,5% ! Je me retrouve encore dans un groupe de 4 et encore avec Damien en meneur d’allure. Mathieu, avec qui j’ai fait mes 2 dernières ascensions, a lui fait partie des coureurs audacieux partis sur le plat. Il compte maintenant quelques centaines de mètres d’avance et il sera surement difficile d’aller le chercher sauf défaillance : bien joué, joli coup !
Je m’accroche tant bien que mal dans cette pente irrégulière avec ses multiples rempaillons. Pas très frais, je ne vois qu’au dernier moment Marina au détour d’un virage dans le village d’Azet : pas le temps d’attraper le ravito ; tant pis c’est le dernier col ça devrait passer…
Le dernier km arrive. Je suis dans le dur depuis un moment. Je vois le panneau du col qui affiche un beau 8%. Je laisse alors partir mes 3 compères en me disant que s’il me reste du jus à 500 m de l’arrivée je tenterai de les surprendre. Je donne toute l’énergie qu’il me reste après ces 3 jours sur ces derniers mètres ! Mais ça ne suffit pas. Je ne parviens pas à aller les chercher. Je finis 13ème de la der. Quelques coureurs comme Matthieu que nous n’avons pas repris ont sûrement réussit à faire un meilleur chrono en roulant plus fort sur le plat.
La campilaro se termine en beauté sous le soleil et le panorama magnifique des vallées d’Aure et du Louron. On peut en profiter pour faire enfin de belles photos du paysage pyrénéen.
RESULTATS:
Chrono 1 - Col de Peyresourde : 11è, 56'13 à 5'50 du 1er
Chrono 2 - Hospice de France: 12è, 1h01 à 4'01 du 1er
Classement Général : 16è à 51'51 du 1er
La Campilaro : Une épreuve pas comme les autres
On ne retient que du bon de ces 3 jours exceptionnels:
Une organisation de main de maître
Une équipe de passionés
Une qualité de service exceptionnelle
La bonne ambiance
Le format varié (court, long, sprint, choix des cols, etc.)
Une expérience sportive exceptionnelle avec du très bon niveau
Nous avons vraiment partagé trois jours de bonheur sur les routes des cols Pyrénéens. L'oganisation sans faille et très bien rôdée y fait beaucoup: une équipe organisatrice, la "Team Campilaro" expérimentée et à l'écoute. Elle a été réactive et fait passer les coureurs avant tout. On leur tire notre chapeau!
Pour les accompagnateurs, comme Marina, ça été super de suivre la course tous les jours grâce au RoadBook détaillé et très fourni de l'organisation. Un Roadbook et un site web : http://www.campilaro.com/ qui sont une mine d'informations avec notamment les conseils d'Alexandre Abel et de Jean-Sebastien Abbal qui décrivent tous les cols. Bref, on y va bien préparé et on se laisse porté par la course, en toute tranquilité. Sans compter, l'assistance mécanique qui est là pendant et après la course pour le moindre pépin, à moto ou en voiture, ça nous donne la sensation de faire notre mini tour de France à nous comme les pro. C'était vraiment génial! Et au sommet, le moment "ravito" est aussi très sympa: on échange, on mange, on se prépare tranquilement pour la prochaine difficulté. ça fait du bien de ne pas être tout le temps à fond et de se battre dans les montées.
C'est une aventure particulière et un format que j'aimerai bien refaire à l'occasion car le principe des montées chornométrées me convient bien. Et puis, c'est agréable de ne pas être la tête dans le guidon tout le temps ni sur le qui-vive à frotter dans un gros peloton. C'est une course très conviviale ! Marina a également adoré et est bien tentée pour l'année prochaine avec les copines!
On s'en va donc avec notre petit souvenir de la Campilaro 2017, après un dernier bon repas d'après-course et une belle remise des prix.
Un grand MERCI encore pour ces 3 jours!
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